Portraits de jeunes familles qui, après avoir habité certains des quartiers montréalais les plus branchés, ont décidé de traverser les ponts pour s'établir à Longueuil, dans l'arrondissement de Greenfield Park.

«J'aime le style vintage de notre maison à paliers.»

Iveth Morales, 36 ans, et Alex Farias, 35 ans, tous deux d'origine mexicaine, ont d'abord voulu acheter une maison à Montréal. «Afin d'avoir davantage d'espace et d'intimité pour mon travail, notamment, confie Iveth, designer des bijoux signés The Angry Weather. Mais c'était vraiment trop cher. On s'est donc tourné vers la banlieue, à Greenfield Park, qui est près de Montréal. À la fin du mois d'août, on a quitté notre logement de l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal pour emménager dans notre maison à paliers des années 50. On va la rénover, tout en préservant son côté vintage

Nouvellement arrivée, la petite famille découvre les environs. Des déceptions? «Ce fut un choc de voir le boulevard Taschereau! J'avoue que les cafés, les boutiques et l'ambiance de Montréal, où l'on fait ses emplettes à pied, me manquent. Et ce n'est pas facile, la banlieue, quand on ne conduit pas. Il faudra que je passe mon permis, affirme Iveth, qui apprécie néanmoins son environnement immédiat. On a été bien accueillis et nos voisins sont tellement gentils.»

«Un village près du centre-ville»

Jenn Griffin, 38 ans, et son mari Chris Myers, 39 ans, ont quitté le quartier Villeray en raison, notamment, du manque de tranquillité et de stationnement. Sans compter la hausse des impôts fonciers... «On cherchait un quartier paisible, raconte Jenn. On l'avait fait, notre "trip" en ville. Avec l'arrivée des enfants, nos intérêts ont changé.»

En 2010, ils vendent donc leur duplex transformé en maison à étage pour aller vivre en banlieue.

Pourquoi Greenfield Park? «C'est le cachet d'un village près du centre-ville de Montréal. Les enfants font du vélo dans notre rue, qui est peu passante, notre cour est immense, les voisins s'entraident et il y a plusieurs écoles dans l'arrondissement, dont une école internationale», détaille celle qui adore travailler dans le Vieux-Montréal. «Je prends l'autobus, qui m'y amène en 30 minutes, porte à porte. Le soir, toutefois, j'ai hâte de... rentrer chez moi!»

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Jenn Griffin, son mari Chris Myers et leurs enfants: Laila, 9 ans, et Jackson, 5 ans.

«Les enfants vont à l'école à pied...»

C'est en visitant Jenn Griffin et Chris Myers, qui venaient d'emménager à Greenfield Park, qu'Audrey Lehouillier, 39 ans, et Matthew Faulkner, 40 ans, découvrent l'endroit. «On n'avait aucune idée où ça se trouvait», admettent-ils. C'est en discutant avec la fille du couple d'amis, qui adorait son école, que l'idée de chercher une maison à vendre à Greenfield Park a surgi. «En 2011, la vente de notre condo du Plateau nous a permis non seulement d'acheter une maison comportant plus de trois chambres, mais de réaliser des travaux de rénovation à notre goût», précise Matthew.

«Les enfants vont à l'école à pied», indique Audrey, qui a mis un certain temps à assumer la décision de quitter la ville. «Mais je l'ai fait pour le bien de notre famille et de nos enfants. Ici, on a de l'espace, de la verdure, un potager et même un foyer extérieur. Aussi, on ressent moins l'urgence de quitter la maison pour s'échapper de la ville.»

Le couple doit toutefois prendre la voiture pour se rendre au travail, à Montréal. «On le faisait aussi en ville. Il nous fallait une heure pour reconduire les enfants à l'école, à la garderie et nous rendre au travail», rappelle Audrey.

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Audrey Lehouillier, Matthew Faulkner et leurs deux enfants, Massimo, 8 ans, et Zoe, 6 ans.

«À la fois urbains et banlieusards»

Myriam Circé, 28 ans, et Simon Duhamel, 35 ans, ont d'abord exploré la Rive-Sud à la recherche d'un terrain ou d'une ancienne maison à rénover de manière contemporaine. «On s'est rendu jusqu'à Saint-Jean-sur-Richelieu, mais c'était trop loin de Montréal. Sans compter que dans les nouveaux lotissements, les constructeurs proposent des maisons toutes pareilles. Ce n'est pas ce que nous voulions», explique Myriam.

C'est alors que Simon, enfant unique, propose à son père de rénover sa demeure de Greenfield Park. «On a tout démoli nous-mêmes et on a fait appel à la firme d'architectes Cardin Ramirez Julien pour transformer la résidence en habitation familiale intergénérationnelle.» En 2012, le couple vend son condo du quartier Centre-Sud, à Montréal, pour s'installer dans son nouveau domicile.

«On va encore à Montréal pour un repas dans un bon restaurant, le marché Atwater ou les cours de natation des enfants, poursuit Myriam. Disons qu'on est un mélange de banlieusard et d'urbain, c'est-à-dire qu'on va à Montréal, mais on apprécie notre banlieue, située tout près des ponts. Ici, les enfants ont une belle cour et dans notre bout de rue, tout le monde se parle.»

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Simon Duhamel, son père Jean, sa conjointe Myriam Circé et leurs deux enfants: Victor, 20 mois, et Alice, 4 ans et demi.