Au début du mois de juin, le lancement du projet résidentiel YOO inspiré par Starck, dans Griffintown, a été minutieusement orchestré. Dans le bureau des ventes aménagé avec soin, impossible d'ignorer l'imposant lustre ou la photo géante d'un cheval émergeant du brouillard, qui contribuent à créer une ambiance particulière.

C'est cette touche d'excentricité transcendant les modes qui a séduit l'entrepreneur Maxime Lachance, lors d'un voyage à Miami, il y a une dizaine d'années. Il a depuis séjourné dans plusieurs hôtels et visité de nombreux immeubles résidentiels de la marque YOO, fondée en 1999 par le réputé designer français et le promoteur immobilier britannique John Hitchcox. Le lancement officiel de YOO Montréal, à l'angle des rues Young et Ottawa, couronnait près de deux ans de démarches et d'efforts.

«J'ai fait beaucoup de projets de moindre envergure dans le Sud-Ouest et ailleurs à Montréal, indique M. Lachance, président de Constructions Chapam. Je désirais depuis longtemps faire un projet dans Griffintown, mais je voulais me démarquer et amener quelque chose de complémentaire.»

Résultat: YOO Montréal, qui comportera 91 appartements répartis sur 20 étages, se distinguera par son style et par la superficie des appartements, pour la plupart très spacieux. On courtise des acheteurs locaux aisés, qui aiment le style éclectique de Starck et comptent profiter des espaces communs judicieusement aménagés au rez-de-chaussée (piscine, baignoire à remous, trois terrasses avec foyer, centre de conditionnement physique). Un restaurant, avec sa propre entrée rue Ottawa, devrait aussi s'y établir.

«Philippe Starck et moi, nous nous sommes associés pour améliorer la qualité de vie des gens, explique John Hitchcox, qui a interrompu ses préparatifs de mariage pour faire un court séjour de 24 heures à Montréal. Alors que les villes ne cessent de prendre de l'expansion, l'occasion est belle de changer notre façon de concevoir les communautés et de considérer les tours d'habitation comme un nouveau type de village vertical, où l'on se sent en sécurité et l'on établit des liens avec ses voisins.»

Une vision partagée

On compte plus de 55 complexes résidentiels YOO dans 27 pays, réalisés sous la direction de Philippe Starck ou en collaboration avec d'autres designers et architectes. YOO Montréal deviendra le deuxième au Canada (l'autre se trouve à Toronto).

Dans les immeubles, certains éléments sont devenus des classiques (comme les rideaux mis en valeur par un éclairage indirect). Mais il n'est jamais question de copier intégralement ce qui s'est fait ailleurs, assure M. Hitchcox, flatté de s'implanter dans une ville où se trouvent quelques réalisations du réputé architecte Mies van der Rohe, ainsi qu'un complexe aussi révolutionnaire qu'Habitat 67.

À Montréal, le passé industriel de Griffintown et la présence à proximité du Horse Palace et de ses deux chevaux ont servi d'inspiration. Trois styles sont proposés: minimal, nature et culture.

«On joue avec les contrastes, explique le designer espagnol Ignacio Corredoira Jack, qui a beaucoup contribué à la conception de YOO Montréal, sous la supervision de Philippe Starck. Le passé industriel de Griffintown nous amène à utiliser des matériaux à l'état brut de façon innovatrice, surtout dans les espaces communs. Dans leurs appartements, les copropriétaires auront leurs propres meubles, mais ils pourront les disposer en s'inspirant d'un plan proposé par l'équipe de YOO.»

Anticipant la demande, Maxime Lachance essaiera d'offrir aux copropriétaires certaines créations de Philippe Starck, comme le tabouret Bonze et la lampe fusil.

Les prix? Ils débutent à 350 000$ (pour un appartement de 750 pi2) et grimpent à 1 million (pour 1750 pi2) et même à environ 2 millions pour un demi-étage (3000 pi2). Quant à l'appartement-terrasse, qui occupera un étage au complet, il est offert pour environ 6 millions.

Info: yoomontreal.com