Fermée en 2005 parce qu'elle était recouverte à 95% d'amiante, l'église Sainte-Germaine-Cousin, à Pointe-aux-Trembles, aura une seconde vie.

Grâce à la mobilisation de plusieurs organismes, elle s'intègre dans un projet incluant la construction d'un immeuble de cinq étages à vocation communautaire, destiné à des personnes âgées.

Plutôt que d'être démolie, l'église abritera un centre de la petite enfance et une salle communautaire. «Elle continuera de répondre aux besoins de la communauté, se réjouit François Claveau, directeur général de la Corporation Mainbourg, maître d'oeuvre du projet depuis huit ans, qui assurera la gestion du futur complexe.

L'édifice de cinq étages, dont la construction vient de débuter, comportera 126 logements abordables destinés à des personnes âgées autonomes et 48 chambres pour des personnes âgées en perte d'autonomie, qui recevront des soins de santé.

En forme de S, l'immeuble mettra en valeur l'église, créée par l'architecte Gérard Notebaert et construite au début des années 60.

Remplaçant deux bâtiments, dont l'ancien presbytère, l'édifice tout en courbes contrastera avec l'ancienne église aux lignes carrées, perpendiculaire à la rue Notre-Dame Est, explique l'architecte Ron Rayside, de l'agence Rayside|Labossière.

Une architecture osée

Le projet se distingue par son architecture osée, mais aussi par son originalité.

«Lorsqu'on fait des projets d'habitation communautaire, il faut innover, estime Édith Cyr, directrice générale du Groupe de ressources techniques Bâtir son quartier. Réussir à sauver l'église est un exploit en soi. Nous avons voulu répondre aux besoins diversifiés des aînés et permettre, à ceux qui sont actifs, de rester le plus longtemps possible chez eux. En incluant la garderie, nous avons aussi cherché à créer un milieu de vie, qui ne serait pas juste pour des personnes âgées.»

L'endroit, important pour l'ensemble de la communauté, demeurera un lieu de rassemblement, précise Chantal Rouleau, mairesse de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

Le projet se réalise grâce à un investissement de plus de 32,4 millions de la part, entre autres, du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal.