Il y a de ces demeures pleines de détails originaux. Notre maison à lucarnes remplie de souvenirs de voyage est de celles-là. Elle est à vendre à Brigham, à la frontière de la Montérégie et de l'Estrie.

Les propriétaires l'ont fait bâtir en 1986 à partir d'un plan de style normand des Maisons Drummond. C'était un jalon majeur pour ces résidants d'un modeste bungalow de Cowansville. «On voulait plus d'espace», explique Lisette Larivière Lessard, la cinquantaine.

«Nous avions ajouté une verrière au plan parce qu'on voulait une pièce de plus», précise-t-elle. Cette pièce lumineuse flanque le côté gauche de la maison. Une porte-fenêtre s'ouvre sur la cour arrière du vaste terrain: il s'étend sur 42 716 pieds carrés. Le couple a choisi ce lieu campagnard en raison de sa localisation avantageuse pour elle et lui, soit à quelques minutes de leurs lieux de travail, non loin de Bromont, et assez près de l'autoroute 10.

Pierre et bois

Un artisan maçon de Granby (Clément Provost) a sculpté une à une les pierres du parement extérieur. D'autres grimpent sur un mur du hall d'entrée, à l'intérieur. La même sorte de pierre à chaux provenant de Laval recouvre aussi l'imposante cheminée du foyer. Ce foyer au bois réchauffe le séjour aménagé au sous-sol.

La maison compte pas moins de 17 pièces. Le plan original en prévoyait plus; M. et Mme Lessard ont ignoré certaines cloisons afin d'en avoir quelques-unes à aire ouverte. Comme le salon. Résultat: celui-ci mesure 28 pieds sur 16.

La décoration de cette pièce remonte à 1998. «Je m'en souviens parce que c'était l'année du verglas», s'exclame Mme Lessard, qui a manifestement mis beaucoup de soin à aménager l'intérieur de cette maison qu'elle a fait construire elle-même, par une main-d'oeuvre locale en grande partie... à commencer par son mari! En effet, Jean-Guy Lessard surveillait le chantier.

Leur chat s'était réfugié dans le plancher de l'étage, par un trou laissé béant par la baignoire alors en rupture de stock. De la nourriture avait finalement attiré la bête hors du trou. Après son décès des années plus tard, les Lessard ont encastré un aquarium de 25 gallons dans un mur du sous-sol. Le filtreur est caché dans un garde-robe, de même que l'accès nécessaire au bassin pour nourrir des poissons. Ils sont colorés, à l'image de la déco.

Moulures arrondies et rosaces décorent la plupart des pièces. Du papier peint rouge habille la salle d'eau et de la céramique forme une rosace au sol.

Ailleurs au rez-de-chaussée, les parquets brillent sous les petons. Refaits de frais? Non, précise la dame: ils ont reçu «quatre, cinq couches d'époxy» à l'origine. Voilà pourquoi.

Le bois foncé domine dans la cuisine. Elle a été refaite ces dernières années. Aux plans de travail en quartz et au nouveau comptoir-lunch s'est ajouté un chic dosseret «en pierre de marbre». Les armoires originales, en chêne, ont été conservées en partie, mais changées de couleur et prolongées jusqu'au plafond pour faire plus joli.

Aménagement paysager

La coquetterie de Mme Lessard s'est déployée à l'extérieur.

Son frère, dessinateur, a grossi des croquis de fausses pentures à l'échelle de celles que l'on voit sur la porte de garage et sur la porte d'entrée et qu'un forgeron a réalisées. «On ne voulait pas faire les choses à moitié.»

Aussi ils ont mis six ans avant de planter quoi que ce soit sur leur terrain. «On aime mieux attendre et faire les choses à notre goût.»

Ainsi, quand le moment est venu de réaliser l'aménagement paysager de leurs rêves, ils ont fait appel à des professionnels de Rougemont. Pavé uni, ruisseaux secs, bassin d'eau, pelouse, conifères, alouette. «Seulement des vivaces!» Un cabanon, un spa et une terrasse surélevée complètent le tout.

Les Lessard font partie de la cohorte de jeunes semi-retraités qui veulent vendre leur maison pour s'en aller vivre en copropriété. «On part souvent en voyage et on ne peut pas laisser une maison sans surveillance [...] tandis qu'un condo, on ferme la porte et c'est tout.»