On dit que certaines villes sont hors de prix. Qu'on paye une fortune pour vivre dans une penderie. Nous sommes allés voir comment on vivait dans certaines métropoles du monde, avec une mise d'un demi-million de dollars.

Contrairement à Londres et Paris, Mexico est une capitale où on n'est pas obligé d'habiter dans un placard à balai. Pour l'équivalent de 500 000$CAN, on vit très très bien dans la capitale de 20 millions d'habitants, où pauvreté et richesse extrême se côtoient.

«DF» (pour Distrito Federal), comme l'appellent ses habitants, est divisé en «colonias». Un de ces quartiers, La Condesa, pourrait rappeler le Mile End, version palmiers. C'est ici, ainsi que dans le quartier voisin, Roma, que les beautiful people habitent, mangent, boivent et se prélassent.

Lorsqu'il s'est séparé de sa femme, Gustavo Gonzalez Zaldivar, chirurgien esthétique de son métier, a décidé de s'installer dans La Condesa. Il appréciait le sentiment un peu village qui règne dans ce beau quartier vert où l'on croise une connaissance à tous les coins de rue. Bien qu'il ne boive pas et qu'il fasse particulièrement attention à sa santé, Gustavo aime que son quartier soit animé par de nombreux bars et restaurants.

Le seul point négatif: la circulation. Mexico est un enfer pour les automobilistes. Mais comme sa clinique, sa salle de gym et tous les services dont il a besoin sont à distance de marche de son appartement, il fait tout à pied. Contrairement à d'autres coins de l'immense capitale, La Condesa est un quartier sécuritaire. De plus, comme il est porté sur les projets écologiques, il utilise certains services comme Ecobici, le BIXI de Mexico, à 300 pesos (environ 23$CAN) par année.

Le Dr Gonzalez a acheté sur plan un appartement dans un immeuble qui allait être refait à neuf par les architectes Isaac Sasson et David Cherem de la firme Diametro Arquitectos. Ce sont eux qui ont conçu, entre autres, le très bel hôtel Distrito Capital de la chaîne mexicaine Grupo Habita.

L'immeuble à 6 étages compte 12 appartements et possède une grande terrasse sur le toit accessible à tous les locataires/propriétaires. Chez le Dr Gonzalez, il y a deux grandes chambres à coucher au fond desquelles on aperçoit deux salles de bain très modernes, vitrées. Un grand couloir nous ramène à un petit salon, sorte de vestibule donnant sur grande pièce ouverte comprenant cuisine, salle à manger et salon.

Le chirurgien est un collectionneur d'art. Chez lui, on peut admirer des oeuvres de plusieurs des artistes mexicains les plus cotés, dont le surréaliste Pedro Friedeberg. Des bronzes de Jorge Marin, une esquisse de la surréaliste Leonora Carington, une sculpture de Sergio Bustamante ainsi que des peintures de Rufino Tamayo et José Luis Cuevas décorent l'appartement.

La Condesa, où habite le maire de la mégalopole, a toujours été un quartier très diversifié. «Quand j'étais petite, 80% de mes amis venaient d'ailleurs, du Liban, de la Pologne...», raconte Graciela Picazo, copropriétaire de l'agence immobilière Espacios Urbanos et résidante du quartier convoité.

«Dans la ville de Mexico, il n'y a pas eu de crise de l'immobilier. Les prix continuent de monter tranquillement», relate l'agente. Il faut s'attendre à payer entre 28 000 (2091$CAN) et 30 000 (2240$CAN) pesos le mètre carré dans La Condesa, qui avec Polanco, est devenu un des quartiers les plus chers. Cela dit, l'évaluation municipale n'a pas changé en 50 ans, nous apprend Mme Picazo. «On peut payer 5000 pesos de taxes pour une maison qui en vaut 6 millions!» Mais si les prix sont encore raisonnables et les taxes municipales, ridiculement basses, les taux d'intérêt sont élevés, à 12-14%.

Qui connaît un peu le pays et ses habitants sait que la vie de famille est une valeur qui se trouve au coeur de la culture mexicaine. «On ne veut pas passer des heures dans les bouchons de circulation. De là l'importance de vivre dans un quartier assez central.»

Dans cette optique, plusieurs projets immobiliers intéressants sont en train de voir le jour en plein centre (dans Colonia Juárez, par exemple, le long du Paseo de la Reforma). L'architecte Julio Amezcua travaille justement sur des mandats de «redensification» du centre. «Pour moi, c'est encore mieux que La Condesa et Roma, parce que c'est vraiment près de tout.»

Qu'à cela ne tienne, La Condesa demeure pour bien des gens un quartier charmant et confortable où on n'a pas le sentiment de vivre dans une des plus grandes villes du monde.

La maison en chiffres

1. Prix à l'achat : 3,5 millions de pesos approx 330 000 $CAN en 2007

2. Année de l'achat : 2007

3. Année de construction : 2008

4. La valeur actuelle serait de 550 000 $CAN

5. Nombre de pièces : 2 grandes chambres, 2 salles de bain, 1 salle d'eau, petit salon, grande cuisine/salle à manger/salon tout ouvert (2 places de stationnement sous-terrain, espace de rangement, balcon, accès à une grande terrasse sur le toit)

6. Superficie : 159 mètres carrés.

7. Taxes municipales : Environ 5000 pesos par année (380 $CAN)

8. Frais de condo : 3600 pesos par mois (soit environ 270 $CAN par mois)

9. Nombre d'appartements dans l'édifice : 12