De plus en plus de parents qui habitent à l'extérieur de Montréal investissent dans l'achat d'un condo en ville pendant les études collégiales ou universitaires de leurs enfants.

«Plutôt que de payer 900$ pour un loyer, ils préfèrent acquérir une unité, qui pourra être louée par la suite ou vendue», constate Salvatore Ulisse, président d'Ulisse Construction.

Cette nouvelle réalité incite le promoteur à choisir des terrains près de certains collèges (comme le collège André-Grasset, le cégep Marie-Victorin et le collège de Maisonneuve), facilement accessibles en transport en commun. «La plupart des élèves ne sont pas capables d'acheter une auto, note-t-il. Ils prennent le métro et l'autobus.»

Marie Salama et Luc Giasson, qui habitent à Blainville depuis 1990, ont choisi cette option lorsque leur fils aîné, Sébastien, a décidé d'étudier au cégep du Vieux Montréal. En janvier 2010, ils ont acheté un appartement dans une nouvelle phase du complexe Lowney, dans Griffintown. Ils en ont pris possession en mai. Ils ont choisi une unité avec deux chambres, suffisamment spacieuse pour accueillir toute la famille.

Garde partagée

Mme Salama, faut-il préciser, travaille à la Place Ville-Marie. Du dimanche soir jusqu'au vendredi, depuis la rentrée, elle habite avec son fils dans le condo, situé à une dizaine de minutes à pied de son bureau et à quelques stations de métro du cégep. Tous deux n'ont pas à patienter pendant une heure et demie dans la circulation, matin et soir!

«Je joins l'utile à l'agréable, révèle-t-elle, ravie. Si notre fils n'avait pas décidé d'étudier à Montréal, par contre, nous n'aurions jamais pris cette décision. Il s'agit pour nous d'un investissement à long terme, car Sébastien songe à aller ensuite à l'université. Et si notre autre fils, Maxime, veut aller au cégep à Montréal, peu importe où, ce sera facile d'accès. Qui sait, nous allons peut-être garder l'appartement par la suite comme pied-à-terre. Même si je n'ai pas encore eu le temps d'en profiter, j'aime la vie en condo!»

La faiblesse du marché boursier et les taux d'intérêt avantageux jouent en faveur des promoteurs immobiliers. Quelques investisseurs ont acheté non pas un, mais deux appartements dans le complexe Altitude Montréal, l'un des plus prestigieux immeubles en copropriété à Montréal, en construction de biais avec la Place Ville-Marie, le long de la rue University. Ils ont acquis une unité pour eux et une autre moins spacieuse qu'occuperont leurs enfants devenus grands, à un étage inférieur, dévoile Bertrand Leboeuf, président du Groupe Daca. «Ils aiment être dans le même immeuble que leurs enfants, car c'est plus sécuritaire, mais chacun aura son intimité.»