Même si le Canada a mieux supporté que d'autres pays la dernière crise financière, reste que le marché de l'immobilier a légèrement fléchi au pays en 2009, notamment dans le secteur des chalets et des maisons de campagne. Au Québec, les prix se sont stabilisés. Dans certaines régions, ils ont toutefois baissé malgré un nombre de transactions à la hausse.

Déjà, en 2008, différents acteurs du monde de l'immobilier prédisaient un ralentissement. Mais le phénomène s'est-il produit? Selon une étude publiée en mai par la firme de courtage Re/Max, il ressort que 2010 risque de faire oublier la baisse passagère de l'an dernier. Beaucoup de transactions ont en effet eu lieu en début d'année, confirmant du même coup une forte reprise du marché. Mais la bonne nouvelle, c'est que les prix n'ont pas bougé.

Ainsi, les données recueillies sur le marché des chalets et des maisons de campagne révèlent une augmentation des ventes frisant les 80 % de janvier à avril. Ce rebond du marché des résidences secondaires s'expliquerait en partie par la remontée du cours des actions et un retour à la stabilité dans les finances personnelles. Ce qui aurait incité la tranche des baby-boomers et de la génération X (35 ans et plus) à revenir dans le marché des chalets et des maisons de campagne.

Par contre, les acheteurs sont plus prudents que par le passé, signalent les auteurs. On note, par exemple, que ce sont les propriétés les moins chères qui s'envolent en premier et surtout celles situées au bord de l'eau. Les résidences qui n'ont pas accès aux rives d'un lac restent plus longtemps sur le carreau, même que les ventes de ces propriétés ne seraient pas revenues au niveau d'avant la récession, peut-on lire dans le rapport. Il semble aussi que les acquéreurs soient plus nerveux et cherchent à maximiser le rapport qualité/prix de leur investissement.

Le haut de gamme au ralenti

«Les acheteurs sont nombreux et ils négocient âprement les prix», confirme Konrad Kubiak, agent immobilier dans le secteur du mont Tremblant.

«Ils en veulent pour leur argent, dit-il. Une nouvelle réalité que les vendeurs de propriétés de 800 000 $ et plus ont du mal à comprendre, poursuit l'agent. Si bien que le marché des chalets haut de gamme tourne au ralenti, car contrairement aux années 2004, 2005, 2006, dit-il, les acheteurs ne sont pas impulsifs. Ils ont des objectifs précis comme de posséder d'immenses terrains (50 à 100 acres), une vue et un accès à l'eau à un prix réaliste.»

Ce que confirme d'ailleurs un sondage réalisé par services immobiliers Royal LePage qui rapporte que les acheteurs québécois dans une proportion de 60 % réclament en effet des propriétés à proximité d'un lac, d'une rivière ou d'une plage tout en exigeant un milieu de vie qui leur garantit la sainte paix. D'ailleurs, rares sont ceux qui magasinent une cabane en pleine forêt ou un lopin de terre sans originalité.

80 %

Augmentation des ventes de résidences secondaires entre janvier et avril 2010, en comparaison avec l'année précédente

200 000 dollars

Coût moyen pour l'achat d'un chalet