Le stationnement adjacent à l'Hôtel de la Montagne, sur le côté ouest de la rue du même nom, est enfin appelé à disparaître. Un immeuble d'une vingtaine d'étages, qui aura probablement une vocation résidentielle et abritera des commerces aux deux ou trois étages inférieurs, devrait être construit sur le terrain, vacant depuis la fin des années 70.

La possibilité de donner une nouvelle vie à ce terrain a pesé lourd dans la décision du Fonds immobilier de solidarité FTQ de participer à l'acquisition du prestigieux magasin Ogilvy, au centre-ville de Montréal, au début du mois. Jean-François Breton, copropriétaire de la société Devimco, est aussi notamment impliqué. Sont prévus: la modernisation des quatrième et cinquième étages du magasin presque centenaire de la rue Sainte-Catherine, ainsi que la mise en valeur du terrain situé non loin, rue de la Montagne, inclus dans la transaction.

«Les deux vont de pair, explique Normand Bélanger, président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ. La construction d'un immeuble de 22 ou 23 étages permettra de créer des emplois, ce qui répond parfaitement à notre mission.»

Devimco sera le promoteur du projet, indique-t-il. «Un troisième larron pourrait s'ajouter, selon le type de projet qui sera réalisé, résidentiel ou hôtelier», précise-t-il.

Rien n'est encore décidé. Mais l'immeuble aura une vocation résidentielle si la demande pour des appartements en copropriété se maintient.

«Le fonds est partenaire financier dans la réalisation de complexes résidentiels au centre-ville de Montréal ou tout près, comme Lofts Wilson et Lowney, et cela va très bien, indique M. Bélanger. On pense qu'un certain nombre de personnes veulent s'établir au centre-ville de Montréal et recherchent des condos. Il y a beaucoup d'intérêt pour ce type de propriété.»

Les investisseurs ont l'intention de respecter le zonage existant, car les échéanciers sont assez serrés. «La pelle doit être dans le trou au printemps 2011, pour que tout soit livré au printemps 2013, révèle M. Bélanger. Au moins un commerce majeur est intéressé et plusieurs discussions sont en cours.»

Selon le plan d'urbanisme de la Ville de Montréal, adopté en novembre 2004, la hauteur maximum permise est de 60 mètres, ce qui correspond à une vingtaine d'étages.

«L'arrondissement de Ville-Marie a le mandat de densifier le plus possible le centre-ville, dit Jacques-Alain Lavallée, porte-parole de l'arrondissement. La construction d'immeubles résidentiels avec des commerces au rez-de-chaussée est favorisée. Quand un projet sera présenté, on sera heureux de l'étudier.»

1440 de la Montagne

Au printemps 2004, avant l'adoption du plan d'urbanisme actuel, un projet sur le même terrain a fait l'objet d'une consultation publique. L'ancien propriétaire (également propriétaire du magasin Ogilvy) désirait alors construire un immeuble de 22 étages avec des commerces aux trois étages inférieurs, un étage de services administratifs et 15 étages résidentiels en retrait par rapport à la rue de la Montagne et à la ruelle arrière. La partie supérieure de l'immeuble devait être composée d'étages mécaniques en retraits successifs, afin de donner à l'immeuble une silhouette effilée.

L'ancien propriétaire avait demandé de modifier le plan d'urbanisme afin de faire passer la hauteur maximale de 44 à 60 mètres et d'augmenter la surface totale des planchers par rapport à la superficie du terrain.

À l'époque, la commission avait recommandé au conseil municipal de ne pas adopter le projet de règlement, mais ce dernier a approuvé les modifications demandées. Il avait demandé de modifier le plan d'urbanisme afin de faire passer la hauteur maximale de 44 à 60 mètres et d'augmenter la surface totale des planchers par rapport à la superficie du terrain.

«Le terrain du 1440 de la Montagne est situé dans le secteur patrimonial Bishop-Crescent, où prédominent les bâtiments victoriens peu élevés», peut-on lire dans le rapport de l'Office de consultation publique de Montréal.

«Pour sa part, l'Hôtel de la Montagne demeure un exemple relativement isolé de ce qui a été construit dans ce secteur au cours des années 70, avant que la ville de Montréal ne se donne un cadre de planification et de gestion de son territoire.»

Le plan d'urbanisme en vigueur depuis 2004 favorise la densification du centre-ville, pour qu'il soit habité et qu'une variété d'activités y soient pratiquées, indique Jacques-Alain Lavallée. Le but? Faire disparaître, un à un, les espaces vacants.