Le retard de deux ans dans la mise en service du train de l'Est, initialement prévue pour 2010, déjoue les plans des entrepreneurs qui ont pris le pari de construire près des futures gares. Beaucoup de consommateurs attendent en effet que le train se concrétise avant de s'installer tout près.

«Nous sommes dans la phase initiale, où tout est encore à venir, dit Louis Parayre, président de la firme de marketing Images&Mots, porte-parole d'Héritage Terrebonne, le promoteur du Domaine du Parc, à Terrebonne. Les acheteurs doivent composer avec les bouchons de circulation. Ils n'ont pas encore l'outil de transport qui leur permettra de se rendre rapidement au centre-ville. Les activités écotouristiques, de plus, n'existent pas encore. Mais on sait où on s'en va et les premiers acheteurs profiteront de la hausse de la valeur de leur propriété lorsque le site gagnera en popularité.»Le potentiel du Domaine du Parc a séduit Jean-François Voyer, président de Construction Voyer, l'une des cinq entreprises qui y construit des habitations. Il a quelques cottages en chantier, qui seront certifiés Novoclimat, mais il doit faire preuve de patience.

«Pour l'instant, le train et le futur parc faunique ne sont pas assez concrets, constate-t-il. Il faut réussir à transmettre la vision de ce que sera le projet, une fois réalisé. Ce n'est pas évident.»

S'il n'y avait pas eu tant de tergiversations, et si la mise en service du train de l'Est, en 2012, était une certitude, les ventes dans la Cité de la Gare, à Mascouche, augmenteraient de 30 ou 40%, estime Patrice St-Pierre, président des Habitations Trigone. Mais il demeure confiant.

«Nous construisons pour les 25 prochaines années, explique-t-il. La circulation routière ne s'améliorera pas et les gens vont changer leur mode de transport. Comme en Europe, ils désireront faire leurs activités le plus possible à pied ou à vélo.»

Il mise sur la proximité d'une gare, d'un parc extraordinaire et de commerces pour répondre aux besoins des futurs acheteurs.