Les logements disponibles sont très rares dans la plupart des agglomérations urbaines de l'Est du Québec et de la Côte-Nord.

À part Baie-Comeau, où le taux de logements disponibles est de 3,2 %, tous les centres urbains sont loin sous les 3 %, soit le taux d'équilibre généralement acceptable entre l'offre et la demande selon la Société centrale d'habitation et de logement du Canada (SCHL).

Selon un récent relevé, le taux de vacance se situait à 0,2 % à Gaspé, 0,4 % à Rimouski, 1,5 % aux Îles-de-la-Madeleine, 1,6 % à Sept-Îles, et 1,7 % à Rivière-du-Loup. Matane affichait 2,6 % de vacance lors de ce relevé.

 

La vitalité économique des principaux pôles urbains de l'Est du Québec et de la Côte-Nord a d'un côté attiré des travailleurs et des familles alors que peu de projets domiciliaires ont vu le jour ces dernières années, ou du moins, pas suffisamment pour répondre aux besoins.

La municipalité de Gaspé a pris le taureau par les cornes pour tenter de corriger la situation en faisant adopter par l'Assemblée nationale en juin une loi privée qui lui permet d'accepter des projets de construction de logements en soustrayant toutes les taxes redevables au promoteur.

«Depuis trois ans, nous avons un taux d'inoccupation très bas à Gaspé. Le conseil municipal doit adopter un règlement très prochainement dans la foulée de la loi privée.

Par exemple, au lieu de payer 1000 $ par mois pour un loyer, celui-ci serait à environ 700 $. De plus, il y aura des logements qui se libéreront une fois complétée la construction d'une maison pour personnes semi- autonomes. Cela changera le marché. On sait que des promoteurs ont déjà des projets à présenter mais ils attendent le contenu du règlement», a expliqué Jocelyn Villeneuve, directeur du service d'urbanisme à la municipalité de Gaspé.

Bas-Saint-Laurent

Les coûts de construction ne sont pas les seules raisons qui expliquent le déséquilibre entre l'offre et la demande. L'obligation de payer immédiatement après la transaction l'impôt sur un gain de capital réalisé lors de la vente d'une propriété à revenus est un frein à une activation du marché, affirme-t-on dans le milieu.

Un report de l'impôt serait une solution à ce problème, soutient Gina Gaudreault, directrice générale à immobilière à la Chambre immobilière de la région de Québec. Mme Gaudreault invoque aussi le contrôle du coût des loyers par la Régie du logement, ce qui incite peu de compagnies à se lancer dans de nouvelles constructions vu les faibles marges bénéficiaires.

«Les propriétaires ne mettent pas en vente leur propriété, ce qui entraîne à moyen et long terme une détérioration des édifices. Nous faisons des représentations avec les chambres immobilières du Canada pour faire modifier les lois fiscales...», a dit Mme Gaudreault.

Des institutions ont trouvé d'autres moyens pour répondre aux besoins de clientèles spécifiques. Au Cégep de Matane, la construction d'une nouvelle résidence pour les étudiants, qui serait la propriété d'une entreprise privée, est sur la table de travail du directeur général.

«Nous avons cette année une trentaine d'étudiants qui attendent pour entrer en résidence sans compter ceux qui ne sont pas venus parce qu'il n'y avait pas de place en résidence. On a des terrains proches du collège. Deux ou trois groupes seraient intéressés à construire une résidence étudiante», a dit Émery Béland, lors de la rentrée 2009 au cégep matanais.