Vous voulez favoriser l'usage du vélo dans votre quartier? Établir une éco-communauté sur une terre agricole? Les municipalités auront-elles la souplesse de s'adapter à votre élan écologique? Il semble que oui, d'après l'architecte Claude Bourbeau, président de la section Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada et associé principal chez Provencher, Roy&associés.

Vous voulez favoriser l'usage du vélo dans votre quartier? Établir une éco-communauté sur une terre agricole? Les municipalités auront-elles la souplesse de s'adapter à votre élan écologique? Il semble que oui, d'après l'architecte Claude Bourbeau, président de la section Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada et associé principal chez Provencher, Roy&associés.




«De la même façon que les pratiques de construction durable mèneront, au bout du compte, à une mise à jour du Code du bâtiment, le développement durable aboutira, un jour, à des ajustements dans les règlements de zonage municipaux et la Loi sur l'aménagement du Québec, affirme-t-il. Il y a beaucoup de pression en ce sens sur le ministère des Affaires municipales.»




Voilà qui donne le ton du deuxième Sommet national du bâtiment durable, qui s’est tenu du 9 au 11 juin au Palais des congrès de Montréal, et qui est organisé par le Conseil du bâtiment durable du Canada. L'accent a été mis sur les politiques municipales.




Plusieurs ateliers ont démontré les avantages qu'une municipalité retire de la construction ou de l'urbanisme durables: diminution de la consommation d'eau potable, réduction des eaux grises et des déchets, autant d'allègements pour les services municipaux.




«Le quartier écologique et durable favorise le transport actif (marche et vélo) et les transports en commun, poursuit l'architecte. C'est l'antithèse du power center où on doit prendre l'auto pour aller d'un commerce à l'autre.»




Le Sommet a également abordé le réaménagement durable des quartiers déjà existants. À ce chapitre, l'initiative «Quartiers verts, actifs et en santé», du Centre d'écologie urbaine de Montréal et de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, constitue un bon exemple, selon M. Bourbeau. Cette équipe travaillera avec deux communautés, l'une dans Mercier-Est et l'autre dans Parc-Extension, pour définir, avec les citoyens et les élus, la vision d'un quartier qui favorise la marche, le vélo et les transports en commun, en plus de diminuer les îlots de chaleur urbains. Trottoirs plus larges, pistes cyclables, ruelles piétonnières, terre-pleins de gazon au lieu d'asphalte: autant de solutions possibles, qu'on peut décider de mettre à l'agenda avant de dégager les budgets pour les réaliser.




Relancer le bois d'oeuvre





L'industrie du bois a elle aussi eu sa place à cette rencontre sur le bâtiment durable. «Le bois a beaucoup de qualités, en construction, soutient Claude Bourbeau, qui estime qu'on doit en favoriser l'usage. Historiquement, l'industrie du bois a été menée ici par les papetières. La crise actuelle est l'occasion de changer de cap et de promouvoir une industrie durable du bois d'oeuvre. La Suède et la Suisse, dont le climat peut se comparer au nôtre, nous ont devancés dans ce secteur: elles produisent 20 fois plus de bois de construction que nous pour une même superficie exploitée.»