Dans la région de Montréal, le marché immobilier se comporte assez bien malgré la tourmente financière qui frappe l'Amérique du Nord. Des aubaines? Il n'y en a pas vraiment. Certes, les maisons ne se vendent pas aussi rapidement qu'avant. Les acheteurs ont donc l'embarras du choix. Mais les prix n'ont pas baissé, autant sur le marché de la revente que celui des habitations neuves.

Dans la région de Montréal, le marché immobilier se comporte assez bien malgré la tourmente financière qui frappe l'Amérique du Nord. Des aubaines? Il n'y en a pas vraiment. Certes, les maisons ne se vendent pas aussi rapidement qu'avant. Les acheteurs ont donc l'embarras du choix. Mais les prix n'ont pas baissé, autant sur le marché de la revente que celui des habitations neuves.

 «Il n'y a pas de mouvement de panique, constate Michel Beauséjour, chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal. Les propriétaires tiennent à leur prix.»

 Les consommateurs, eux, prennent plus de temps avant de prendre une décision. Les délais pour vendre une propriété sont un peu plus longs. Une maison unifamiliale était sur le marché en moyenne pendant 67 jours, au printemps 2008.

 Cette année, la durée moyenne est de 80 jours. Les prix, par contre, sont demeurés stables. Mieux. Le prix médian de la copropriété a augmenté de 5% en avril 2009 par rapport à avril 2008, pour s'établir à 191 800$, révèlent les toutes dernières statistiques résidentielles MLS pour la région métropolitaine de Montréal. Le prix médian des plex (comptant de deux à cinq logements) a augmenté de 1%.

 Actuellement, 28 322 propriétés sont à vendre dans la région métropolitaine de Montréal. Pour vous donner une idée, il y en avait 12 045 lors du premier trimestre de 2003. Les acheteurs ont non seulement un choix plus intéressant, ils n'ont pas à se décider à toute vitesse.

 «Le marché s'est assagi et il s'est équilibré, fait remarquer Bertrand Recher, analyste principal pour la région de Montréal à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Nous ne sommes plus dans un marché de vendeurs. Mais il y a toujours une demande relativement forte, compte tenu des taux hypothécaires très bas.»

Olivier Caza-Lapointe, qui vient de terminer ses études en finance, surveille attentivement le marché depuis quelques mois. Âgé de 25 ans et habitant chez ses parents, il envisage toutes les options: l'achat d'une copropriété ou encore, d'un duplex ou d'un triplex. Il songe à louer un logement en attendant qu'une bonne occasion se présente.

 «La variété des projets est très intéressante, mais l'offre est très grande, a-t-il observé. Je crois que les prix se réajusteront.»

 Les constructeurs réussissent à bien tirer leur épingle du jeu. Mais ils ont dû s'ajuster. Plutôt que de baisser leurs prix, plusieurs misent sur la qualité pour se démarquer. Le Groupe Cholette, surtout actif en bordure de Montréal, a décidé d'offrir un niveau de finition plus élevé, pour le même prix. Les planchers chauffants dans la salle de bains, de même que les plans de travail en granit sont offerts sans surprime.

 Montclair Résidentiel et Sotramont ont adopté une stratégie similaire dans le projet Bois-Franc. Montclair Résidentiel a par ailleurs délaissé le marché des maisons individuelles pour se consacrer à la construction de maisons en rangée et jumelées, un segment en pleine expansion.

 Le constructeur, de concert avec Sotramont, compte de plus offrir l'automne prochain des appartements en copropriété, vendus à des prix plus abordables (à partir de 229 000$).

 Toutes les tactiques sont bonnes pour inciter les acheteurs à passer à l'action. Construction Pointe Sud offre jusqu'à aujourd'hui (9 mai) un rabais de 20 000$ à l'achat de maisons jumelées ou en rangée dans le projet Symphonia, à l'Île-des-Soeurs. Leur prix? Respectivement 847 900$ et 829 900$. La stratégie a porté fruit.

 Les promoteurs demeurent prudents. Et plus que jamais, ils sont à l'écoute des consommateurs. En janvier, Elevation 3 a profité du lancement de son projet Bélanger 24, dans la Petite-Patrie, pour annoncer un autre projet, St-Urbain 33, et sonder l'opinion des acheteurs potentiels.

 Le promoteur a tenu compte de leurs commentaires. Deux mois et demi après le lancement du St-Urbain 33, qui sera construit à l'intersection de l'avenue du Parc et de la rue Beaubien, 16 des 30 appartements sont vendus et quatre autres sont réservés. Trois des quatre appartements-terrasses, qui coûtent 425 000$, ont même trouvé preneur.

 «Le marché immobilier montréalais m'a surpris par sa vigueur», soulignait cette semaine Pascal Gauthier, économiste à la Banque TD, à une trentaine de membres de l'industrie venus assister à une formation-conférence sur les stratégies gagnantes à adopter pour revitaliser l'immobilier. Ses propos encourageants ont été fort bien accueillis!

 

Illustration fournie par Elevation 3

L'état du marché force les promoteurs immobiliers à demeurer prudents et à rester à l'écoute des consommateurs. Pour son projet St-Urbain 33, qui sera construit à l'intersection de l'avenue du Parc et de la rue Beaubien dans la Petite-Patrie, le promoteur Elevation 3 a sondé l'opinion des acheteurs potentiels et il a tenu compte de leurs commentaires.