Parce que vous rêvez d'un chalet, vous envisagez l'acquisition d'un terrain à la montagne, près d'un lac ou du fleuve. Autrefois, on ne se compliquait pas la vie. On rasait tout, puis on s'installait. En se rendant plus ou moins compte qu'on déréglait l'environnement. Maintenant, il faut lui faire très attention. Ce qui - mais par nécessité - augmente le coût d'une propriété de villégiature et en réduit, par conséquent, l'abordabilité.

Parce que vous rêvez d'un chalet, vous envisagez l'acquisition d'un terrain à la montagne, près d'un lac ou du fleuve. Autrefois, on ne se compliquait pas la vie. On rasait tout, puis on s'installait. En se rendant plus ou moins compte qu'on déréglait l'environnement. Maintenant, il faut lui faire très attention. Ce qui - mais par nécessité - augmente le coût d'une propriété de villégiature et en réduit, par conséquent, l'abordabilité.

 «Au prix déjà élevé d'un terrain à construire, il faut prévoir tout un train de travaux et de dépenses», déclare l'architecte paysagiste Marie-France Turgeon, qui a prononcé quelques conférences lors du dernier Salon chalets et maisons de campagne de Québec.



Aux coûts, il faut mettre au programme l'aménagement d'un chemin d'accès au chantier pour la machinerie le moins dévastateur possible. Puis le nivellement ou le rechaussement de l'emplacement pour recevoir la fosse septique et le champ d'épuration.

Il faut aussi installer un système pour récupérer l'eau de pluie tombant du toit et acheminer dans le sol celle que les sols asphaltés ne peuvent absorber. L'eau de pluie ne sera ainsi pas déversée dans le réseau pluvial de la municipalité.

L'utilisation de pavés spécialisés peut aider à cette tâche. Mme Turgeon suggère les nouveaux pavés tels Via Appia de Bolduc, Subterra de Permacon et Permea de Techo-Bloc, dont les interstices peuvent recevoir les eaux de surface et les acheminer vers la nappe phréatique. Pour ce faire, le dallage doit être disposé sur un substrat de pierre nette ou granulométrique.

S'il y a une source d'eau sur le terrain, on peut employer son débit pour alimenter un bassin ou la piscine, créer une chute ou une cascade. Si un ruisseau le longe, on s'interdira tout chantier, toute transformation ou toute coupe sur la bande de protection riveraine. C'est la loi.

«Mais attention aux aménagements trop cartésiens et aux grands espaces de stationnement», met en garde Claude Phaneuf, biologiste, président de l'Association pour la protection de l'environnement du lac Sergent, conférencier, auteur et grand protecteur des rives.

N'apportez pas, insiste-t-il, la ville à la campagne. Puis, informez-vous bien avant de donner de la hache contre les arbres, d'aménager et de planter. Car admirer le soleil couchant sur un lac, plaide-t-il, est un privilège. Il faut le mériter. Et cela passe par un respect souverain de la nature.



Zone inondable


Vous pourriez avoir la mauvaise surprise de voir votre terrain gorgé d'eau le printemps venu.

Avant d'acheter, recommande l'architecte paysagiste Marie-France Turgeon, joignez la municipalité pour prendre connaissance de la carte des zones inondables. Le terrain que vous voulez s'y trouve peut-être. Et il est même vraisemblable que toute construction y soit interdite.

«Il faut savoir reconnaître les plantes aquatiques, où on doit se garder de construire, et l'endroit même où elles cèdent la place à la végétation ordinaire, là où on peut théoriquement le faire. C'est ce qu'on appelle la ligne des hautes eaux», précise le biologiste, Claude Phaneuf.

Limitation

Pour la construction d'un chalet, on devrait niveler le terrain le moins possible pour protéger la topographie et tenter de conserver beaucoup d'arbres. «Pour voir l'eau, nul besoin de tout couper. On doit aussi conserver ceux qui sont limitrophes aux voisins. Ils créent un bel écran d'intimité», dit Marie-France Turgeon.



Distance


Un autre vecteur de croissance des coûts de construction d'un chalet est la distance. Il faut, en effet, payer pour transporter les matériaux, les fermes et murs préfabriqués, faire venir la machinerie et la main-d'oeuvre.



 * * *

 UNE PLANIFICATION SERRÉE

 Pour un chalet bien planifié, il faut que l'architecte aussi bien que l'architecte paysagiste accordent leurs violons dès le début du projet. Cela, suivant les contingences environnementales, municipales et la topographie des lieux.



 «Ils sont comme des vases communicants, éperonnés par l'analyse du site et les obligations d'ordre public. Ils feront le mieux au moindre coût», estime Marie-France Turgeon, architecte paysagiste.



Situation du bâtiment


Pour la composition et la situation même du bâtiment, poursuit-elle, on doit tenir compte, entre autres, des vents dominants pour profiter, par exemple, des courants d'air l'été, de l'orientation par rapport au soleil, des zones d'ombre et de l'endroit où sont aperçus les plus beaux paysages pour le positionnement des ouvertures, de l'hydrographie du terrain.



Aménagement paysager


Pour la naturalisation des espaces aménagés, on préférera les semences indigènes, la pierre naturelle, le thym sur lequel on peut marcher ou le trèfle. Afin que le jardin soit, autant que possible, sans entretien.



Environnement


Pour abaisser ses coûts d'énergie, tout en exploitant le filon «renouvelable», on voudra une pompe géothermique, un foyer de masse, un toit végétal, des capteurs photovoltaïques (panneaux solaires) ou une éolienne.

Pour économiser et ménager l'environnement, il faut encourir des dépenses importantes. «Elles ne seront rentables qu'au bout de 10 ans», prévient Mme Turgeon. Autant dire qu'on le fait bien davantage par «esprit écologique que par calcul budgétaire», suppose-t-elle.

Il faut mettre un puits artésien, un tonneau ou un réservoir souterrain pour le stockage des eaux de pluie ou un puits sec, vers lequel se dirigeront les eaux de surface imperméables et qui ruisselleront jusqu'à la nappe phréatique.

Il y a aussi les honoraires des professionnels qui ont pour mission de construire ou de mettre en place les bonnes choses aux bons endroits. Cela évite les interventions «artisanales» qui sont à recommencer.