Même si la crise économique semble vouloir s'installer, l'attrait pour Charlevoix ne s'estompe pas. Ainsi, certains espaces boisés en montagne, avec vue sur le fleuve, sont à vendre à plus de 10 millions $. Finie, disent certains, l'ère Tremblant, bienvenue à celle de Charlevoix, selon une recherche faite par Le Soleil.

Même si la crise économique semble vouloir s'installer, l'attrait pour Charlevoix ne s'estompe pas. Ainsi, certains espaces boisés en montagne, avec vue sur le fleuve, sont à vendre à plus de 10 millions $. Finie, disent certains, l'ère Tremblant, bienvenue à celle de Charlevoix, selon une recherche faite par Le Soleil.

 Juste à Baie-Saint-Paul et aux Éboulements, par exemple, entre fleuve et montagne, il a été possible d'identifier la mise en vente de quatre terrains totalisant 33 millions de pieds carrés, pour un total de près de 30 millions $. Cyrille Girard, agent immobilier chez Sotheby's International Realty, détient trois des quatre mandats. «Le meilleur est à venir. Il est difficile de croire que tout ça ne vaut que ça», jure-t-il.

 André Dufour est propriétaire de deux terrains, un premier de 5,4 millions de pieds carrés à 10,9 millions $ et un autre, plus petit, à 4,6 millions $.

 «Ce n'est pas encore Las Vegas, mais on sent que Charlevoix a un potentiel. Ce sont des terrains uniques qu'on ne peut pas reproduire ailleurs», dit-il.

 Haute spéculation? ­ «Au con­trai­re, il y a encore des bonnes affaires à réaliser, de belles perspectives de développement. Les bons coups, c'est encore possible. Mais, lorsque ça décollera, ce ne sera plus possible», affirme M. Girard, qui est de ceux qui croit que ce n'est plus Tremblant qui a la cote, mais bien Charlevoix.

 «L'acheteur type en ce moment est le millionnaire de Toronto ou de Montréal à la recherche de la nature, de l'authenticité et de la tranquillité», explique M. Girard. «Il veut voir le Massif, la montagne et le fleuve», ajoute M. Dufour. M. Girard affirme qu'un groupe de gens d'affaires de Montréal est intéressé à acheter trois des quatre lots et qu'un autre de Toronto a l'oeil sur le plus grand pour y construire une seule résidence!

 Il faut dire que l'explosion de terrains en villégiature est bel et bien commencée. À Petite-Rivière-Saint-François, des projets en cours totalisent plus de 1400 terrains dont environ 15 % sont construits. Et il s'agit de se promener dans les nouveaux développements pour constater le luxe. La palme revient à cette résidence Marvic construite au coût de 5 millions $, louée à 12 000 $ la semaine, en plein coeur de la montagne.

 Le secret

 Même chose à Baie-Saint-Paul où Français, Montréalais, Torontois, Américains et Asiatiques s'installent, sans fanfare, à coup de millions de dollars. «L'une de mes clientes, qui vient de Hong-Kong, louait un appartement à 23 000 $ par mois dans une tour. Elle a fait construire une maison de 2 millions $. Elle m'assure qu'il s'agit là du secret le mieux gardé au monde», révèle M. Dufour. Pas étonnant non plus qu'en parallèle, le marché immobilier soit actif. En 2007, ce sont plus de 500 transactions qui ont été enregistrées dans Charlevoix, pour plus de 70 millions $.