Le système d'évaluation LEED for Homes suscite un intérêt croissant. Au Québec, environ 200 unités d'habitation, actuellement en construction ou qui le seront sous peu, cherchent à obtenir la certification écologique. L'an prochain, ce nombre sera 10 fois plus élevé, prédit Emmanuel Blain-Cosgrove, d'Ecohabitation.com.

Le système d'évaluation LEED for Homes suscite un intérêt croissant. Au Québec, environ 200 unités d'habitation, actuellement en construction ou qui le seront sous peu, cherchent à obtenir la certification écologique. L'an prochain, ce nombre sera 10 fois plus élevé, prédit Emmanuel Blain-Cosgrove, d'Ecohabitation.com.

L'organisme a été mandaté par le Conseil du bâtiment durable des États-Unis pour certifier au Québec les habitations qui répondent aux critères Leed for Homes (Leadership in Energy and Environmental Design). La version canadienne du programme résidentiel devrait être lancée le printemps prochain.

Emmanuel Blain-Cosgrove multiplie les conférences. Ses efforts portent fruit. «Il le faut, indique le jeune homme. D'ici 2015, c'est 12 000 maisons par année qui doivent être certifiées LEED for Homes à travers la province, si on veut répondre aux objectifs du Conseil canadien du bâtiment durable.»

Ce dernier veut en effet certifier LEED 100 000 grands bâtiments et un million de maisons d'ici 2015, au pays. Le Canada pourra ainsi atteindre un cinquième des objectifs qu'il s'est fixés lors des accords de Kyoto sur les changements climatiques.

«Il faut compter sur les entrepreneurs qui construisent 50 unités et plus dans les nouveaux quartiers pour atteindre ces objectifs écologiques», précise le consultant en construction et en rénovation environnementales.

Quatre maisons en rangée du projet Les Habitations du quartier, au Faubourg Boisbriand, devraient obtenir sous peu la certification LEED for Homes. Ce sera aussi le cas des 64 autres à construire, promet le constructeur.

La transformation de l'ancien hôpital Bellechasse se fait par ailleurs selon des principes verts. Les 68 logements sociaux qui y seront aménagés devraient obtenir la certification LEED for Homes, de même que les 23 logements qui prendront place dans le nouvel immeuble adjacent. Trois bâtiments de six logements, ainsi que trois triplex (dont le projet Abondance Montréal, réalisé dans le cadre du concours Equilibrium, de la SCHL) sont également inscrits au programme.

Une douzaine de maisons unifamiliales, éparpillées un peu partout (Hudson, Sainte-Martine, Saint-Urbain, Québec, Trois-Rivières, L'Assomption, Eastman, Shawinigan, etc.), sont aussi sur les rangs.

Les habitations LEED, inspectées de fond en comble par un organisme indépendant, produisent moins de déchets que les habitations construites de façon traditionnelle et sont plus saines, rappelle Emmanuel Blain-Cosgrove. Elles consomment moins d'eau, moins de ressources naturelles et moins d'énergie. Tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les polluants à l'intérieur de la maison, elles offrent un autre avantage non négligeable: des factures d'énergie moins élevées. Hydro-Québec devrait subventionner les habitations certifiées LEED for Homes au même titre que les habitations certifiées Novoclimat, estime M. Blain-Cosgrove. «Les maisons certifiées LEED for Homes permettent des économies d'énergie encore plus grandes, précise-t-il. Hydro-Québec y gagnerait et le nombre de projets certifiés LEED augmenterait en flèche, car le programme deviendrait plus accessible.»

 Le Technopôle Angus obtient l'or

Le plan d'aménagement du Technopôle Angus a récemment obtenu la certification LEED-ND Or, une première au Québec et au Canada. En décernant cette nouvelle certification écologique, qui s'applique aux quartiers, le Conseil du bâtiment durable des États-Unis a couronné plus d'une douzaine d'années d'efforts consacrés à revitaliser un ancien quartier industriel dans le respect de l'environnement et de la communauté.

 Dès sa création, en 1995, la Société de Développement Angus a cherché à minimiser les impacts négatifs du développement du quartier sur l'environnement. La décision de donner une nouvelle vocation à un ancien atelier du Canadien Pacifique, pour en faire des espaces à bureaux (le fameux Locoshop Angus), a donné le ton à l'essor du parc d'entreprises à but non lucratif. A suivi la construction de neuf bâtiments selon les principes du développement durable, où travaillent aujourd'hui 1150 personnes. Parallèlement, diverses mesures ont notamment été adoptées pour favoriser les transports collectifs et réduire la dépendance à l'automobile. Le but: créer un milieu où il est agréable de travailler et de vivre.

 «Ce que l'on a accompli jusqu'à présent a sûrement aidé à ce que l'on devienne le premier projet LEED-ND Or au Canada», estime Suzann Méthot, conseillère au développement, à la Société de Développement Angus.

 Le Technopôle Angus s'est distingué entre autres par la densité de construction et la diversité des usages sur le site; la construction d'immeubles à haute efficacité énergétique, la gestion des eaux de ruissellement, la réduction des îlots de chaleur, l'accessibilité aux transports en commun et l'intégration de valeurs sociales.

 Le Technopôle Angus est l'un des 238 projets pilotes retenus par le US Green Building Council pour mettre au point sa nouvelle grille d'évaluation des quartiers, LEED-ND (Leadership in Energy and Environmental Design for Neighborhood Development). Il y en quatre autres au Québec: le Faubourg Boisbriand, le Campus Outremont de l'Université de Montréal, le Quartier sur le fleuve, à L'Île-des-Soeurs et L'Éco-quartier, à Saint-Marc-sur-Richelieu.