Si votre beau-frère est agent immobilier, vous avez peut-être remarqué qu'il était tout sourire dans le temps des Fêtes. Et si tout se passe comme prévu, il pourrait bien avoir le même minois à Pâques.

Si votre beau-frère est agent immobilier, vous avez peut-être remarqué qu'il était tout sourire dans le temps des Fêtes. Et si tout se passe comme prévu, il pourrait bien avoir le même minois à Pâques.

 Après 2005 et 2006, voici que 2007 enregistre une autre année record dans le secteur immobilier de la très grande région montréalaise. De Lanaudière à la Montérégie en passant par Laval, les Laurentides et Montréal, jamais autant de maisons et de condos n'ont été vendus. Pour être plus précis, 55 776 résidences ont changé de mains à l'aide d'un agent, une croissance de 11% par rapport à l'année précédente.

 L'avantage est décidément resté aux mains des vendeurs, qui ont vu le prix de leur foyer augmenter entre 5% et 8%. Deux exceptionssignificatives: les condos des Laurentides qui s'échangent au même prix qu'en 2006 et les maisons unifamiliales de Lanaudière dont les prix ont progressé de 10%. Dans ce dernier cas, on note toutefois qu'elles s'échangent encore à la moitié du prix d'une maison dans l'île de Montréal.

 Le marché montréalais est donc bien loin de la crise immobilière américaine. «C'est toujours mieux d'avoir un rendement raisonnable qui dure longtemps plutôt que d'avoir un rendement exceptionnel suivi d'une perte exceptionnelle», souligne Michel Beauséjour, chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal.

 La question de décembre

 Est-ce la météo difficile de décembre? Toujours est-il qu'il y a eu une légère baisse de l'activité en décembre -la première en 16 mois. Moins 3% dans l'ensemble du marché.

 Michel Jobin, qui est agent depuis 22 ans, a senti un léger ralentissement à l'automne. «J'ai de belles maisons actuellement, elles sont impeccables. Mais je n'ai pas eu de demandes. Ça veut dire quoi? Qu'elles sont trop chères», confie celui qui travaille dans Montréal-Nord et une partie d'Ahuntsic.

Même un agent comme André Bouchard, de Sutton Accès, qui trouve le marché hot, constate que certains condos se vendent moins bien. «Si vous avez un condo de 500 à 750 pieds carrés, ça ne se vend pas.»

 Ovina Horth, de La Capitale, indique aussi que les multiplex sont plus difficiles à vendre qu'avant, que le marché est généralement plus lent. Il montre du doigt les légères hausses de taux d'intérêt de l'année dernière.

 «Ce n'est pas tellement haut, mais ça affecte la capacité de payer des gens», dit l'agent qui a presque 30 ans d'expérience derrière la cravate.

 À la Chambre immobilière, Michel Beausoleil n'est pas inquiet face à ces données de décembre.

 «On ne peut pas dire que c'est une tendance», dit-il, même si le temps de vente a légèrement augmenté, passant de 73 à 76 jours.

 M. Beausoleil regarde tout de même les données du côté américain.

 «S'il y avait une récession majeure, c'est sûr qu'il y aurait un impact au Canada. Si c'est une petite récession, on aura une année semblable à 2007.»

 Constat semblable du côté de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, où on fait toutefois une nuance dans cette flopée de chiffres records. «Avec des maisons plus chères, le marché est plus à l'avantage de l'acheteur», précise l'économiste Sandra Girard.

 Pour 2008, l'agence fédérale prévoit une hausse de prix de 5 ou 6% dans la région.

 Votre beau-frère pourrait continuer d'afficher son plus beau sourire.

 

Source: Chambre immobilière du Grand Montréal

Tableau: le prix des maisons dans la grande région de Montréal et ses environs