La copropriété est une formule d'habitation de plus en plus populaire. «Et ce phénomène ne cessera de croître», ajoute Daniel Gill, professeur adjoint à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal.

La copropriété est une formule d'habitation de plus en plus populaire. «Et ce phénomène ne cessera de croître», ajoute Daniel Gill, professeur adjoint à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal.

Pourquoi cet engouement? En raison des nouveaux modes de vie de la société.

Le spécialiste rappelle que le mode de vie traditionnel (couple, deux enfants, piscine, etc.), qui a dominé depuis la Deuxième Guerre mondiale et qui était associé aux bungalows, s'est effrité.

Ce modèle familial s'est fragilisé à partir des années 80, avec notamment l'indépendance financière des femmes. Au même moment, de nouveaux styles de vie sont apparus: couples homosexuels, couples sans enfant, personnes seules ou retraités (empty-nesters). Et vers quoi se sont-ils tournés? Bien souvent vers la copropriété, en milieu urbain. Pourquoi? Parce qu'elle coûte moins cher et nécessite moins d'entretien.

Selon les données du dernier recensement (2006), le nombre de ménages composés d'une seule personne, ainsi que le nombre de ménages composés d'un couple sans enfant, ont augmenté plus fortement que les autres types de ménages.

Nouvelle forme de chalet

«Et une personne seule n'est pas nécessairement retraitée, précise Daniel Gill. Les deux tiers d'entre elles ont moins de 65 ans. On retrouve donc des personnes seules dans tous les groupes de la société.»

Conséquence: les condos poussent non seulement en ville, mais en banlieue. «Il y a aussi des personnes seules qui vivent en banlieue. Sans compter que les employeurs ne se trouvent pas tous au centre-ville de Montréal», note M. Gill.

Il y a même des appartements campagnards en copropriété. Des condos poussent dans les zones de villégiature. «Ils constituent une nouvelle forme de chalet», enchaîne l'expert.

Pendant plusieurs années, la copropriété a été considérée comme un choix de premier acheteur. Aujourd'hui, c'est différent. Elle a atteint une valeur sociale comparable à celle de l'unifamiliale. Mieux, l'acheteur d'un appartement de luxe au centre-ville de Montréal se situe maintenant - aux yeux de plusieurs - au sommet de l'échelle sociale.