Un tsunami vert secoue le monde entier, de l'Inde à l'Australie. Et à Montréal aussi, le désir de sauver la planète motive l'industrie de la construction à changer ses habitudes, a noté avec satisfaction Kevin Hydes, président du World Green Building Council, une organisation qui encourage la construction de bâtiments écologiques à l'échelle internationale.

Un tsunami vert secoue le monde entier, de l'Inde à l'Australie. Et à Montréal aussi, le désir de sauver la planète motive l'industrie de la construction à changer ses habitudes, a noté avec satisfaction Kevin Hydes, président du World Green Building Council, une organisation qui encourage la construction de bâtiments écologiques à l'échelle internationale.

 Selon lui, l'attrait croissant pour les bâtiments verts est logique. Ces derniers permettent d'économiser de l'énergie et de l'eau, tout en réduisant les déchets et les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il indiqué lors d'une causerie soulignant le lancement de la phase II du Vistal, à l'Île-des-Soeurs. «La technologie existe, a constaté M. Hydes, un des pionniers du mouvement vert au Canada, qui habite à Montréal depuis quatre ans. Il faut simplement changer nos comportements. Chaque geste compte.»

 L'événement était organisé par la Corporation Proment, qui a pris le pari de construire un complexe résidentiel écologique dans un environnement enchanteur, sur le bord du fleuve Saint-Laurent. En planifiant soigneusement et dès la conception l'aspect écologique des deux tours de 25 étages, et en réalisant un aménagement paysager nécessitant le moins d'eau potable possible, le promoteur prévoit obtenir une certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), une des normes internationales les plus strictes en construction verte. Au Canada, cette dernière est attribuée par le Conseil du bâtiment durable du Canada, que Kevin Hydes a contribué à fonder, en 2003.

 La certification LEED deviendra un jour la norme dans l'industrie de la construction, croit Samuel Gewurz, président de la Corporation Proment. C'est en pensant à l'avenir qu'il a décidé de faire preuve de leadership. Car l'investissement n'en sera que plus rentable pour les acheteurs.

 «Construire selon les paramètres écologiques exige plus d'efforts et entraîne des coûts supplémentaires, convient-il. Nous avons cherché à obtenir le plus de bénéfices possibles, sans pour autant imposer un fardeau financier trop lourd à nos clients. C'est pourquoi nous avons institué un prêt vert, qui sera remboursé à même les économies d'énergie effectuées.»

 Une quarantaine de personnes, qui ont déjà acheté un condo dans une des deux phases du Vistal ou songent à le faire, ont assisté à la soirée, organisée pour mieux leur faire apprécier la complexité du projet. Benoît Godard, qui vient d'acquérir un appartement dans la première phase avec son épouse, Pierrette Roy, était ravi. "C'est encore mieux que je pensais", a souligné le futur copropriétaire, pour qui l'aspect écologique du projet est fort important.

 Géothermie

 La géothermie répondra à 35% des besoins en chauffage et en climatisation, a expliqué Louis-Joseph Papineau, qui chapeaute tous les aspects écologiques au sein de la Corporation Proment. Des matériaux favorisant une meilleure qualité de l'air à l'intérieur seront utilisés, a-t-il notamment mentionné. Des appareils et des fenêtres à haut rendement énergétique seront par ailleurs installés.

 La firme d'architectes l'oeuf (Office de l'éclectisme urbain et fonctionnel), de même que le bureau d'ingénieurs Martin Roy et associés, reconnus pour leurs initiatives vertes innovatrices, se sont greffés à l'équipe. Leur défi? Rendre le plus vert possible les bâtiments, dont plus de 60% de la façade sont en verre, conformément à la conception originale du Groupe Conseil Jean-Pierre Bart architecte. Dans ce contexte, le recours à du verre à haut rendement énergétique est essentiel, a souligné l'architecte Daniel Pearl, cofondateur de l'oeuf.

 Ce qui lui plaît? Le soin apporté à certains éléments qui ne paraissent pas comme la qualité de l'air intérieur et l'enveloppe extérieure des bâtiments. "Certaines mesures prises sont cachées à l'intérieur des murs, a-t-il souligné. Elles n'ont pas été adoptées en tant qu'outil de marketing." Le promoteur s'est assis avec les architectes et les ingénieurs tout au long du processus de conception, a-t-il apprécié. "Il ne devrait pas y avoir de grande différence entre la conception et la construction", prévoit-il. Ce n'est pas toujours le cas.