Alors que la Grande-Bretagne fait face depuis de nombreuses années à un déficit chronique d'habitations, en particulier à des prix abordables, la construction des premiers logements low cost vient de débuter dans le nord-est du pays.

Alors que la Grande-Bretagne fait face depuis de nombreuses années à un déficit chronique d'habitations, en particulier à des prix abordables, la construction des premiers logements low cost vient de débuter dans le nord-est du pays.

 Le logement low cost, c'est le concept suédois BoKlok - prononcer «bouklouk» - qui signifie «vivre malin» et qui associe bon marché et contingences écologiques. Il a été mis au point à la fin des années 90 par deux entreprises suédoises, le groupe de BTP Skanska et le géant du meuble Ikea, pour faire face au manque de logements abordables dans le pays.

À partir de 2002, BoKlok a progressivement gagné l'ensemble de la Scandinavie, où 3500 logements ont déjà été construits, et le rythme est désormais de plus d'un millier de nouvelles habitations par an.

 Forts de leur expérience, les promoteurs du concept ont décidé de l'étendre hors de Scandinavie, choisissant comme première étape la Grande-Bretagne et plus particulièrement Gateshead près de Newcastle, où ils ont obtenu leur permis de construire début mars.

Selon les chiffres officiels britanniques, la demande annuelle est de 225 000 nouveaux logements par an, mais le rythme actuel de construction se situe entre 160 000 et 170 000 par an.

 Entre 2008 et 2011, le gouvernement compte investir huit milliards de livres dans la construction de logements bon marché (60 % par rapport au budget actuel). Il s'est engagé à bâtir chaque année 70 000 logements à bas prix d'ici 2010-2011, dont 45 000 logements sociaux (deux fois plus qu'en 2004).

Au hasard

 C'est dans ce créneau que s'inscrit l'initiative suédoise : «Ces logements recouverts de panneaux de bois à la scandinave seront destinés à des foyers dont les revenus annuels sont compris entre 15 000 et 35 000 livres (de 31 500 à 73 650 $)», a expliqué à l'AFP Neil Schaefer, un porte-parole du projet en Grande-Bretagne.

Ils seront attribués à des habitants de la région de Gateshead, qui choisiront de louer ou d'acheter le logement. Vu le volume des demandes, l'attribution se fera par tirage au sort après inscription sur Internet (déjà possible) ou dans un magasin Ikea (début octobre).

 

Le premier coup de pioche du Saint James Village vient d'être donné pour la première phase qui porte sur 36 appartements d'une ou deux chambres, répartis en six bâtiments: un appartement de 46 m² avec une chambre coûtera moins de 100 000 livres (210 450 $). Les premiers habitants devraient emménager début 2008.

 Mais ce n'est qu'un début : une demande de permis de construire a été déposée pour ajouter 84 nouveaux logements, dont 58 maisons individuelles de deux et de trois chambres à moins de 150 000 livres (315 700 $).

L'objectif est de construire 500 logements chaque année d'ici 2009.

«Notre philosophie est de construire autant que possible le logement en usine de façon à réduire les trajets des véhicules et la pollution sur place», a ajouté le porte-parole.

Les éléments sont fabriqués à Milton Keynes avec des matériaux renouvelables et, quand c'est possible, les bâtiments sont équipés de panneaux solaires et d'équipements géothermiques.

 À la livraison, les logements disposent d'une cuisine et d'une salle de bains équipées, de parquet, d'un haut niveau d'isolation avec du double, voire du triple vitrage. Ils ne sont pas meublés mais sont accompagnés d'un chèque cadeau de 250 livres (530 $) chez Ikea.

En cas de revente, les propriétaires devront s'adresser aux promoteurs du projet qui choisiront les futurs acquéreurs en fonction des critères de revenus ou d'origine géographique, pour éviter toute spéculation.  

Photo AFP

Un modèle d'habitations écologiques et bon marché qui seront construites à Gateshead, près de Newcastle.