Un groupe d'étudiants québécois termine ces jours-ci la construction de la maison qu'il présentera au Décathlon Solaire de Washington, du 12 au 20 octobre prochains. Le prestigieux concours international réunira 20 équipes autour d'autant de maisons fonctionnant à l'énergie solaire. À trois semaines de l'échéance, le défi technique est colossal.

Un groupe d'étudiants québécois termine ces jours-ci la construction de la maison qu'il présentera au Décathlon Solaire de Washington, du 12 au 20 octobre prochains. Le prestigieux concours international réunira 20 équipes autour d'autant de maisons fonctionnant à l'énergie solaire. À trois semaines de l'échéance, le défi technique est colossal.

 Dans un stationnement de Laval, un groupe de jeunes s'affaire à poser des panneaux de bois sur une structure recouverte d'isolant giclé. À l'intérieur, un étudiant manipule avec confiance une série de câbles dans ce qui sera la salle des machines de la future maison solaire.

 Équipe Montréal en est aux derniers préparatifs. Début octobre, le groupe d'étudiants de l'École de technologie supérieure, de l'Université de Montréal et de l'Université McGill déménagera la maison de 800 pieds carrés dans la capitale américaine. Là-bas, les jeunes espèrent se démarquer et démontrer que leur construction pourrait répondre aux besoin d'un couple sur une base annuelle.

 Durant le Décathlon solaire, la maison d'Équipe Montréal sera jugé d'après 10 critères. Les étudiants devront notamment démontrer qu'il est possible d'y laver des vêtements, que deux personnes puissent y prendre deux douches par jour et que huit convives puissent y festoyer sans manquer d'électricité.

 «Nous sommes confiants, affirme Lise Gallant, porte-parole de l'Équipe. La maison impressionne déjà certains professionnels de l'industrie, notamment au niveau du design et de l'automatisation de la maison.»

 Enthousiaste, elle décrit à quoi ressemblera l'intérieur une fois les murs fermés et tous les fils à leur place: dans une extrémité de la maisonnette, l'équipe aménagera une chambre et un petit bureau, et de l'autre côté d'un corridor, les hypothétiques occupants pourraient profiter d'une cuisine, d'un salon et d'une salle à manger à aire ouverte.

 Les grandes fenêtres laisseront le soleil entrer sans contraintes l'hiver. L'été, les stores «intelligents» seront programmés pour changer d'angle et bloquer la lumière pendant la journée.

 S'il n'y avait pas une pièce technique au milieu de la maison pour contrôler l'apport d'énergie des 40 panneaux photovoltaïques, l'intérieur ressemblerait à s'y méprendre à un appartement contemporain, avec un aménagement minimaliste et des lignes très modernes. Une maison normale, mais capable de fournir 8,2 kW d'électricité.

 Parce que l'énergie solaire est aux portes des maisons partout dans le monde, les participants prennent le concours au sérieux. Chacune des équipes a d'ailleurs reçu 100 000$ du gouvernement américain pour mener son projet à bien, en plus de profiter de plusieurs commandites. «Ce que l'on fait est important, croit Maxime Caron, un étudiant affecté au système qui convertit l'énergie solaire en électricité. Pour le moment, avec le coût élevé des panneaux, il est difficile de concurrencer Hydro-Québec, mais avec les percées technologiques, des entreprises parviendront à faire de l'énergie solaire une solution abordable pour la plupart des propriétaires.»

 Au cours des prochains jour, Maxime et ses collègues procéderont aux derniers ajustement techniques de la maison, qu'il démonteront ensuite, pièce par pièce. Comme un casse-tête en trois dimensions, ils la reconstruiront à Washington, après près de 1000 kilomètres.

 L'équipe gagnante quittera le concours avec les honneurs, mais sans bourse. Le but de l'événement est d'amener les jeunes de partout dans le monde à faire avancer la recherche sur l'énergie solaire.

 Qu'elle remporte ou non la faveur du jury, la maison québécoise passera les cinq prochaines années à la Biosphère, à Montréal. Ensuite, elle pourrait être vendue ou offerte à un organisme, espère Lise Gallant.