Les maisons luxueuses ne sont plus l'apanage de l'élite. Ce sont les nouveaux riches qui propulsent les ventes de résidences haut de gamme, au Québec, comme partout au pays.

Les maisons luxueuses ne sont plus l'apanage de l'élite. Ce sont les nouveaux riches qui propulsent les ventes de résidences haut de gamme, au Québec, comme partout au pays.

 Selon le rapport 2007 sur les propriétés de luxe de Maison de prestige des services immobiliers Royal LePage, les ventes de ces demeures progressent d'une année à l'autre dans la majorité des huit villes sondées. Seulement 4 % des Canadiens bien nantis attribuent leur succès et leur stabilité financière à un héritage familial. Il faut donc croire que les Canadiens triment dur !

 L'étude menée par Ipsos-Reid auprès des Canadiens qui posséedent un actif d'au moins 250 000 $ - excluant les biens immobiliers - et une résidence principale évaluée à au moins 500 000 $ révèle que 12 % de ces derniers vivent dans des maisons dont le prix de départ est d'un million de dollars. Près de la moitié du groupe interrogé habite des propriétés valant entre 600 000 $ et 999 000 $.

 Dans la région de Québec, trois résidences «millionnaires» ont trouvé preneur en 2006. Une augmentation importante si l'on considère qu'une seule avait été vendue en 2005 et aucune en 2004, soulève Gina Gaudreault, directrice générale de la Chambre immobilière de Québec.

 Il y a présentement 24 maisons de plus d'un million de dollars sur le marché de la capitale, soit le même nombre qu'en juillet dernier. «Ces propriétés restent sur le marché beaucoup plus longtemps que les autres, explique Mme Gaudreault. Ce n'est pas le même ratio acheteurs-vendeurs que pour les maisons entre 150 000 et 200 000 $. Ça peut prendre un an sans problème.»

 Le prix de l'immoblier étant également toujours en hausse, plusieurs demeures somptueuses viennent à franchir le cap du million. La plus dispendieuse sur le marché à Québec vaut actuellement 3,9 millions $.

 Surtout dans Le Vieux

 Dans la région de Québec, c'est dans le Vieux-Québec que l'on retrouve le plus grand nombre de propriétés cossues, remarque Alain Gravel, agent immobilier affilié.

 «On ne trouve pas ces maisons à Sainte-Foy. La plupart des ventes sont dans le Vieux-Québec ou tout près», précise-t-il. M. Gravel cite en exemple une maison de 16 pièces, située au 69, rue D'Auteuil. Cette impressionnante résidence qui recèle une cour et quatre stationnements intérieurs est présentement en vente au coût de 1,7 million $.

 «Tout est dans le produit et l'emplacement. Et il ne s'en vend pas tous les jours ! Il n'y en a pas à la tonne des nouvelles constructions dans le Vieux-Québec», affirme M. Gravel.

 «En ce moment, il y a de belles transactions dans le secteur avec des gens de chez nous. Il y a aussi des gens de Montréal et d'ailleurs, mais c'est surtout des gens d'ici, qui ont déjà eu quelques maisons et qui ont augmenté leur budget de maison en maison. Ils prennent leur retraite ; il y a un cocooning qui se fait», poursuit l'agent.

 Ailleurs au pays

 À Ottawa, on observe des hausses supérieures à 200 %, les plus élevées au pays, attribuables à un vaste bassin d'acheteurs internationaux, de cadres et de professionnels de la région.

 Grâce à ses ressources énergétiques, l'Alberta connaît également un boum immobilier de luxe. Le nombre de ventes de maisons haut de gamme a bondi de 71 % à Edmonton et de 38 % à Calgary, des transactions incitées par la migration des cadres dans le secteur des hydrocarbures, ainsi que par les nouveaux propriétaires intéressés par une catégorie supérieure.

 À Montréal, les ventes des propriétés de 900 000 $ et plus ont grimpé de 14 % au premier trimestre de 2007. Mais, à Québec, aucune demeure de plus d'un million n'a été vendue depuis le début de l'année.

 Mme Gaudreault insiste toutefois sur le fait qu'il y a beaucoup plus de propriétés «millionnaires» à Montréal, où les prix moyens sont plus élevés. «Une maison de 700 000 $ ici pourrait se vendre un million à Montréal», soutient-elle. Et encore plus cher à Ottawa ou à Toronto.