Tiens, tiens, c'est un peu comme dans un conte qu'on connaît, mais ici, on n'a même pas besoin de dire: Sésame, ouvre-toi! On arrive par l'avenue Vertmont, on sonne, et voilà la porte qui s'ouvre lentement toute seule, comme par magie. Bienvenue dans la demeure de Christian et Yveline, à Stoneham-et-Tewkesbury.

Yveline nous arrive avec quelques secondes de décalage, alors qu'on entre dans le vestibule. Bonjour, bonjour, on se présente, et bientôt, on entend une voix là-haut. C'est Christian, qui nous demande si on monte ou s'il descend. On arrive, dit-on. On enfile les marches du large escalier de bois et de verre, on passe devant les masques africains, souvenirs des nombreux séjours du couple en Afrique, et nous voilà rendus dans cet endroit qui coiffe la maison comme un chapeau.

Ce grand couvre-chef, façon de parler bien sûr, on l'avait remarqué de l'extérieur, en arrivant. On se demandait si c'était la cuisine ou une chambre... Eh bien, cette pièce, on pourrait dire que c'est un antre. Oui, un antre, mais tout en lumière, tant il y a de fenêtres tout autour. «Cette pièce, c'est ma maison, résume Christian, je suis ici du matin au soir. Je ne descends que pour les repas et pour me coucher.»

On comprend aisément Christian. La vue est imprenable d'un bord comme de l'autre. De ce côté, c'est le lac Durand que l'on voit en contrebas, avec les montagnes qui se profilent au loin. De l'autre, c'est-à-dire à l'arrière, c'est le terrain de la propriété qui grimpe dans la montagne, et qui a conservé avec bonheur ses attributs naturels.

Et puis il y a la pièce elle-même, vaste, lumineuse et chaleureuse. Elle est assez grande pour contenir un long bureau, une bibliothèque, une table de jeu, un divan, des fauteuils et tutti quanti, sans que ce soit encombré. Parce que si «encombrement» et «fauteuil roulant», ça rime en matière d'écriture, il en va autrement dans la réalité de la vie. Quand on roule pour se déplacer, il faut de l'espace pour passer. Et ici, dans cette maison de 3000 pi2 sur trois niveaux, de l'espace, il y en a.

Après l'accident

C'est à la suite d'un accident de vélo que Christian s'est retrouvé dans un fauteuil roulant, à 67 ans. C'était en 2009, à Québec, par une belle journée de mai. Un bête accident, comme on dit, qui vous arrive en une fraction de seconde. Une roue de vélo qui se coince entre les planches d'un pont de bois mal aménagé sur une piste cyclable, la chute, et vlan. Moelle épinière endommagée, il s'est retrouvé à rouler pour le reste de ses jours.

Après, il faut s'adapter. Christian, administrateur en développement international qui a travaillé dans plusieurs pays d'Afrique dans sa carrière, a dû faire une croix sur le contrat de trois ans en Éthiopie qu'il s'apprêtait à signer. Et Yveline et lui ont choisi de vendre leur belle maison de Lac-Brome, difficilement aménageable pour le nouvel état de Christian, afin de s'en construire une mieux adaptée. Tant qu'à construire, ils se sont dit qu'ils le feraient dans la région de Québec, où demeurent les deux filles d'Yveline. Ils voulaient un endroit calme, où il y aurait des voisins, sans que ces derniers soient trop près. Ils ont trouvé ce terrain d'environ 25 000 pi2, à Stoneham-et-Tewkesbury, une municipalité située à une trentaine de kilomètres au nord de Québec, à la porte de la réserve faunique des Laurentides. L'endroit offrait la nature, la vue et tout le reste.

Construire

C'est le frère de Christian, dessinateur industriel de profession, qui a dessiné les plans de la maison et géré le chantier. Le but était de construire une maison qui conviendrait à Christian, mais subtilement. C'est réussi. D'ailleurs, à ce sujet, la première chose qui frappe, ce sont les trois niveaux de la maison. On aurait plutôt tendance à penser qu'un seul niveau sied mieux à une personne handicapée. Mais le couple explique que la maison s'est aussi adaptée au terrain, qui était en pente, avec une vue à exploiter. «Dans un bungalow ordinaire, on n'aurait pas eu cette vue», signale Christian. Précisons qu'un ascenseur intérieur permet de se déplacer aisément entre les trois niveaux de la maison. Les seuls autres aménagements particuliers consistent en des ouvertures plus larges que d'ordinaire entre les pièces, avec des portes que l'on peut ouvrir automatiquement et des commutateurs d'éclairage placés plus bas. Ces derniers sont en fait à hauteur de la main pour une personne debout.

La maison dispose de trois grandes chambres, d'une superbe cuisine avec verrière, d'un garage intérieur, d'une cave à vin et de nombreux autres atouts. Pendant la belle saison, une grande terrasse de bois, à l'arrière, permet de profiter de l'extérieur, et Yveline peut se consacrer à une de ses passions, le jardinage. Et le couple précise qu'il n'y a pas de gazon à couper. Qui s'en plaindra?

Photo fournie par Via Capitale Élite

L'arrière de la propriété dispose d'une grande terrasse en bois. Celle-ci se trouve au deuxième niveau de la maison, à l'étage des pièces à vivre.

Se rapprocher de Québec

Cette belle grande maison, construite avec soin, Christian et Yveline l'aiment beaucoup et la trouvent bien agréable à vivre. Mais ils estiment que le temps est venu pour eux d'aller vivre à Québec. Pour se rapprocher des enfants d'Yveline et des petits-enfants, et aussi des services pour Christian. Et voilà, la maison est à vendre, quasiment au prix de l'évaluation.

La propriété en bref

Prix demandé: 589 000 $

Année de construction: 2010

Pièces: 16 pièces, dont 3 chambres, 2 salles de bains, accès au lac Durand, sous-sol aménagé, ascenseur, terrasse, plafond de 9 pi, adapté pour mobilité réduite.

Superficie habitable: 2999 pi2

Superficie du terrain: 22 086 pi2

Évaluation municipale: 573 700 $

Impôt foncier: 3766 $

Taxe scolaire: 733 $

Courtière: Valérie Lessard, Via Capitale Élite

> Consultez la fiche de la propriété: https://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~stoneham-et-tewkesbury/26790498

Photo fournie par Via Capitale Élite

En entrant par la porte principale, on arrive dans ce large vestibule. L'escalier donne accès aux deuxième et troisième niveaux. On peut aussi prendre l'ascenseur.