L'immobilier fait rêver. Chaque semaine, notre journaliste présente une propriété haut de gamme offerte sur le marché de la revente.

Tout a commencé par une montagne. À Rigaud, depuis quelques années, sont apparues dans les hauteurs de grandes maisons nichées au milieu de terrains imposants. Des propriétés bien cachées derrière d'immenses arbres, disséminées ici et là dans des rues aux noms évocateurs: chemin de la Sucrerie, chemin des Bouleaux-Blancs, chemin des Renards... On parle ici de lots qui, très souvent, font plus de 3 acres.

Mais ne nous égarons pas; on disait que tout a commencé par une montagne.

Il y a 13 ou 14 ans, Benoit Thibodeau et Susan Corbett habitaient à Saint-Lazare avec leurs deux jeunes fils. Le secteur accueille de nombreuses activités équestres, certains disant qu'il compte plus de chevaux que n'importe où au Canada. «C'était très bien, mais nous aimions aussi la montagne.» Ce qui ne se trouve pas aussi facilement à Saint-Lazare.

«Nous cherchions une maison qui nous permettrait de vivre dans un milieu champêtre, pas très loin des grands centres», se souvient Mme Corbett.

Leur quête pour le site idéal les a menés à quelques kilomètres de là, vers cette grande maison aux briques roses qui rappelait à Susan ses origines néo-écossaises. «L'extérieur était bien aménagé, il y avait une piscine, un plan d'eau, beaucoup d'espace.» Et plus important, le terrain côtoyait un sentier pédestre qui faisait le tour de la montagne. «Une grande piste de 18 km!», expliquent les Thibodeau-Corbett.

Leur carrure athlétique ne ment pas: on a affaire ici à de vrais amateurs de sports, vélo de longue distance, ski de fond, raquette, randonnée où il faut avoir le pied sûr. Passions qu'ils ont transmises à Jesse et Jeremy, tous deux champions nationaux en athlétisme. En plus, les garçons ont profité des infrastructures riveraines du lac des Deux-Montagnes et ont fait partie du club nautique de Hudson.

Un emplacement parfait donc pour cette famille active.

Puis, il y avait cette maison. Construction au caractère noble, la propriété aurait pu être bâtie il y a 200 ans avec sa maçonnerie rappelant les bâtiments de la Nouvelle-Angleterre. Mais elle a été érigée en 1992 et comprend les modernités auxquelles on s'attend. «Je l'ai tout de suite aimée, se souvient Mme Corbett. Mais, je ne raffolais pas tellement de la décoration intérieure.» Les propriétaires précédents avaient un penchant pour le minimalisme. «L'extérieur ne cadrait pas avec l'intérieur», note la propriétaire, qui préfère les tables chippendale aux lits laqués blancs.

Modifications

«On a retiré un mur derrière le coin lunch, dévoilant ainsi le vivoir; c'est notre pièce préférée et elle est maintenant ouverte sur la cuisine.» La pièce de séjour pourrait être un salon, mais il y a un autre salon dans la maison. En fait, il y a tellement de pièces (et de foyers) qu'on a dû mentalement faire un plan pour s'y retrouver. En tout, on a compté 36 espaces différents. Peut-être qu'il y en a davantage, mais on a perdu le fil à un certain moment. C'est beaucoup?

«Oui, mais jusqu'à maintenant, nous les occupions toutes.» On les croit, chacune étant meublée joliment et semblant avoir une vocation bien précise: la salle de jeux des enfants, le man cave de Monsieur, le bureau de Madame, les trois garages...

Sans oublier les appartements des visiteurs. «Au-dessus des garages, il y a deux chambres, un salon, un bureau et deux salles de bains. Les gens se sentent absolument chez eux.»

C'est beaucoup pour un couple qui verra son plus jeune fils s'envoler vers une université américaine à la fin de l'été, comme son frère avant lui. Jeremy a déjà quitté le nid et est en voie de produire son troisième film. Il ne reviendra vraisemblablement plus à la maison.

Le couple n'a pas encore décidé de son avenir. Se rapprocheront-ils de la ville, où Mme Corbett voudrait poursuivre une carrière de comédienne? Resteront-ils dans le chalet de Hudson au bord de l'eau et pas très loin du travail de M. Thibodeau? À suivre.

Photo Michael Green, fournie par Sotheby’s International Realty

L'emplacement de l'ancienne piscine a été transformé en terrasse. Une grande véranda fait le pont entre la cuisine et la terrasse. Les pierres au sol sont naturelles.

La propriété en bref

Prix demandé: 1 499 000 $

Année de construction: 1992

15 pièces comprenant 5 chambres, 3 salles de bains, 1 salle d'eau.

Quartiers pour les invités: 4 pièces comprenant 2 chambres, 2 salles de bains et 1 bureau

Superficie utile: 8309 pi2 

Superficie du terrain: 107 301 pi2

Évaluation municipale: 1 198 400 $

Impôt foncier: 10 082 $

Taxes scolaires  2104 $

Courtière: Bea Jarzynska, Sotheby's International Realty. 438 989-8912

Photo Michael Green, fournie par Sotheby’s International Realty

Les proprios ont remplacé une ancienne piscine par celle-ci, qu'ils ont installée en retrait de la maison. Une petite chute déverse doucement son eau. Le terrain abonde de fleurs et autres végétaux.