Quand on dit Montérégie, on pense Rive-Sud. Mais il y a une portion orpheline, coincée entre le pont de l'Île-aux-Tourtes, à l'ouest de Montréal, et la frontière ontarienne. Une pointe de tarte méconnue, un secret bien gardé.

Georges, lui, connaît bien ce coin, parce qu'il est originaire de Beaconsfield, dans l'Ouest-de-l'Île, et que son père naviguait de ce côté avec son bateau. Sa femme Marie-José aussi : comme tout le monde qui a de la parenté dans l'Outaouais, elle a déjà emprunté l'autoroute Félix-Leclerc pour continuer sur la 417 en direction d'Ottawa. Autrement, le coin est peu connu. À Hudson, où ils ont élu domicile, la municipalité de 5000 âmes a un couvert végétal à 50 %. Là où ils se sont fait construire, en 2012, ils ont deux terrains de golf à proximité et le boisé en face est un espace de conservation protégé : la réserve Clarke-Syndenham. Les soeurs Clarke ont donné leur terrain de 50 acres à Conservation de la nature Canada, qui l'a ensuite légué à Hudson : la population peut faire des promenades en forêt, à pied, en ski ou en raquettes. L'organisme Le Nichoir y est installé : il soigne et rééduque les oiseaux sauvages, blessés ou orphelins. Il arrive même que Georges leur amène des spécimens...

On aura compris que le couple aime le calme des lieux, la campagne à proximité de la ville. C'est un peu loin de Longueuil, où Georges travaille pour encore quelques mois, mais juste à côté pour Marie-José, qui enseigne dans l'Ouest-de-l'Île.

Le cottage a été construit au bout de la rue, qu'on a même dû prolonger pour les accommoder. Les plans, concoctés par le couple avec la complicité de l'architecte Gabriel Rousseau et de la designer Geneviève Rousseau, ont d'abord été refusés par la Ville. Puis acceptés sans modifications! Il faut dire que le parement de la maison en planches d'épinette noire est très respectueux du site boisé. Ce qui a peut-être effarouché au début, c'est la facture très contemporaine de l'architecture dans un milieu relativement conservateur. Aujourd'hui, les autorités sont très satisfaites du résultat final et songent à suggérer ce style lors de constructions futures sur les lots voisins. Si constructions il y a. Comme la conception s'est faite à quatre et que l'aménagement intérieur a été bien planifié, les meubles sont rares, parfois conçus sur mesure. Deux matériaux prédominent : le bois et... l'acier! Sauf dans l'entrée, les planchers sont partout en frêne huilé; les moulures, les portes et les cadres aussi. Dans la cuisine, l'îlot est construit en noyer cendré; la véranda et la terrasse adjacente, elles, sont en cèdre de l'Est. Tout ce bois tempère le petit look industriel amené par l'acier laminé à chaud qui a son caractère propre, avec reflets et imperfections. Dans le hall, un mur entier, un monolithe, dixit l'architecte, est habillé de ce matériau minéral.

Dans moins de trois ans, le couple sera à la retraite. La maison est un tantinet trop grande pour eux, et les conditions sont réunies pour songer à déménager. Ça ne veut pas dire quitter les environs. Ça veut même dire recommencer l'expérience. Même quatuor, mêmes échanges, même passion. Mais ça aussi, c'est un secret.

PHOTO FOURNIE PAR GABRIEL ROUSSEAU

PHOTO FOURNIE PAR GABRIEL ROUSSEAU

La propriété en bref

> Prix demandé: 899 000 $

> Année de construction: 2013

> Pièces: 11, dont 3 chambres, 1 salle de bains et 1 salle d'eau

> Comprend: luminaires et stores

> Évaluation municipale: 474 800 $

> Impôt foncier: 4220 $

> Taxe scolaire: 1270 $

> Courtier: Che Crockatt, Groupe Sutton Performer inc., 514 823-6971