Heureusement que la propriétaire, Caroline, était là. Car d'abord, il faut savoir où est la porte principale. Celle d'en avant, que l'on imagine être la bonne, est en quelque sorte un trompe-l'oeil. Oui, c'est une vraie porte, avec une vraie sonnette et une jolie ouverture à carreaux, mais elle mène vers le garage. Difficile même d'imaginer qu'il y a un garage en considérant la façade du cottage. Puisque l'intention était de le camoufler, l'effet est réussi. Discret, il s'ouvre sur le côté de la maison, tout près de la vraie porte. Ingénieux.

La maison de Beauharnois nous a révélé une foule de surprises comme celle-là.

Comme cette deuxième révélation: la cour. On n'est pas ici dans un arrière classique de maison de banlieue. Le terrain, en pente douce, mène vers un coude de la rivière Saint-Louis. Le genre de rivière des livres d'images. Un bras d'eau tranquille qui coule paisiblement, bordé d'arbres, avec, en face, un boisé à sentiers protégés. Difficile d'imaginer qu'une telle oasis se cache derrière la propriété.

Situé dans un croissant tranquille de la partie ouest de Beauharnois, le cottage de Caroline Leduc et de Jean-Roy Eychene est mignon comme tout. Principalement parce qu'ils ont pensé à tout.

Ils l'ont fait construire en 2008 après avoir engagé le technologue en architecture Pierre Métras qui les a aidés à modifier un plan existant. «On voulait une maison selon nos goûts, notre façon de vivre», raconte Caroline Leduc, jeune trentenaire comme son conjoint. Parents de deux petites filles, ils ont beaucoup travaillé pour en faire une maison confortable, pratique et accueillante. Et beaucoup plus grande qu'elle n'en a l'air.

Ils ont d'abord choisi le terrain en 2007. «Nous étions les premiers à acheter sur la rue, la vue sur la rivière nous a séduits.» Leur quartier est maintenant peuplé de propriétés nouvelles. Toutes avec un cachet campagnard. Mais les apparences sont trompeuses.

Quand on entre chez les Leduc-Eychene, on flirte avec le chic rustique. Les teintes du parquet et des escaliers sont brun marron et les armoires de la cuisine sont en merisier rougeâtre. Mais les comptoirs, comme l'évier, sont en granite aux reflets ébène. Un look plus léché. La même teinte se retrouve sur le dosseret. Le comptoir en bois aux arêtes bien droites a été fabriqué par un ébéniste de la région, les pattes cylindriques, par un ferblantier de Valleyfield. Les électros sont des Viking et des Thermador dernier cri. Par contre, le couple a choisi d'intégrer un grand garde-manger qui imite les armoires anciennes.

Chaque détail de la propriété a été minutieusement conçu, imaginé, et ré-imaginé par Caroline qui prend beaucoup de plaisir à améliorer leur espace de vie. Heureusement que Jean-Roy, entrepreneur de son métier, exécute plusieurs des (nombreuses) idées de sa conjointe.

Par exemple, après la naissance de la petite dernière, la pièce du rez-de-chaussée, qui servait de salle de bains (immense, avec baignoire autoportante au centre), a changé de vocation pour devenir une chambre pour l'aînée. Notre entrepreneur a rebâti une salle de bains dans une ancienne pièce, laissant à la petite Maxim une très grande chambre.

Il y a deux ans, ils ont entrepris de bâtir un mur en pierre pour mieux délimiter la pente vers la rivière. Qui, croyez-vous, a monté les murs de 95 pieds de longueur?

Caroline l'avoue, elle aime beaucoup cette première maison qu'elle a fait bâtir avec Jean. D'ailleurs, elle a pris goût à la construction. Le couple veut maintenant passer à un autre projet... à surprises.

La propriété en bref

> Prix demandé: 509 000$

> Année de construction: 2008

> Comprend: Sept pièces, dont trois chambres, deux salles de bains, une salle d'eau, sous-sol et rangement. Piscine, deux terrasses, terrain en pente aménagé, garage double.

> Superficie utile: 40 pi x 60 pi

> Superficie du terrain: 3684 pi2

> Surface linéaire au bord de l'eau: 77 pi

> Évaluation municipale: 359 000$

> Impôt foncier: 4764$

> Taxe scolaire: 1053$

Courtier: Vincent Chaput, Sotheby's International Realty, 514 264-3555