Les Franciscains avaient l'oeil affûté quand ils ont choisi le lac Desmarais pour y installer leur résidence d'été, au début du siècle dernier. Ce coin de Mont-Tremblant est spectaculaire. Propice autant à la contemplation qu'au plein air.

C'est bien ce que se sont dit Yves et Danièle Balit quand ils ont visité la pointe en 1987. Les terrains avaient été vendus à un promoteur immobilier qui les offrait à une clientèle sélective. Skieurs au mont Tremblant depuis toujours, les Balit connaissaient bien la région, mais pas ce bout de pays. L'affaire s'est conclue assez rapidement. Avec 1100 pi linéaires en bordure de l'eau, des montagnes tout autour et assez de terrain (175 000 pi2) pour y construire un chez-soi, ils n'ont pas hésité. Leurs trois jeunes fils, sportifs et actifs comme les parents, trouveraient chaussures, bottes de ski et espadrilles à leurs pieds. Suffisait de trouver des alliés pour la conception de la maison et l'aménagement du terrain, et l'affaire était dans le sac.

Pour l'élaboration de la maison, Guy Gérin-Lajoie, architecte de son métier et père de Danièle, a offert ses services. On lui devait l'étude d'architecture Papineau Gérin-Lajoie Le Blanc, maison qui préconisait des formes géométriques et épurées. Parmi ses réalisations: le pavillon du Québec de l'Expo 67, celui de Monaco, le pavillon Thérèse-Casgrain de l'Université de Montréal, la station de métro Peel... Avec l'architecte paysager Christian Ducharme, le quatuor s'est mis à l'oeuvre pour concevoir une propriété d'exception «en fonction de notre vie», précisent Yves et Danièle. Un an plus tard, la famille emménageait dans sa résidence secondaire.

Bois, poutres et fenêtres, la maison semble intégrée à la nature. Le terrain a dû être reconfiguré pour accommoder les plans du couple. Le lac est à demi caché derrière les arbres qui ont poussé depuis la construction. On a gardé un mur de pierres assemblé par les frères il y a près de 100 ans. Le reste, pour soutenir les balcons et les terrasses, a dû être dynamité et monté sur un fonds de pierres «qui ne bougeront jamais!», affirme Danièle.

C'est en rentrant qu'on saisit l'originalité de l'édification. De gigantesques poutres en conifères de la Colombie-Britannique soutiennent le toit et la charpente dans les airs. Le bois enrobe tous les murs: du merisier, du pin, du cèdre. Danièle affirme que le soleil les suit, été comme hiver. Pas étonnant, il y a des fenêtres partout.

Le couple reste très attaché à l'histoire des lieux. Danièle se souvient des moines qui, au fil des ans, sont venus leur raconter leurs étés au lac. Tous leurs bâtiments ont disparu. Même la chapelle ornée de marbre et de granite n'est plus qu'un souvenir. Mais un gentil voisin a conservé la pierre angulaire sur laquelle les frères avaient inscrit la date de la construction: 1923. Les Balit l'ont fait intégrer à leur mur de pierres par leur maçon.

Le couple quitte sa grande maison pour se rapprocher de leurs fils installés à Vancouver. Le lieu leur manquera, c'est certain. «Mais le bonheur, c'est aussi partager nos plaisirs avec ceux qu'on aime.»

La propriété en bref

>Prix demandé: 2 850 000$

>Année de construction: 1989

> Pièces: 7 pièces, dont 4 chambres, 2 salles de bains et 1 salle d'eau.

>Extérieur: revêtement en bois et en pierre, immense cheminée en pierre, garage triple.

>Superficie utile: 3620 pi2

>Superficie du terrain: 175 000 pi2

>Surface linéaire au bord de l'eau: 1100 pi

>Évaluation municipale: 1 314 100$

>Impôt foncier: 8425$

>Taxes scolaires: 1901$

>Courtier: Michel Naud, Immobilier Playground Tremblant, 819 429-0674