Le Bauhaus est un institut des arts et des métiers fondé en 1919 en Allemagne sous l'impulsion de l'architecte Walter Gropius. C'est devenu plus tard un courant artistique, surtout reconnu dans le domaine du design et de l'architecture. Ce mouvement est à l'origine de l'architecture moderne dont une des figures de proue est l'architecte Mies van de Rohe, qui nous a donné le Westmount Square. Mais les réalisations résidentielles de ce style se font très rare et quasi inexistantes au Canada.

Aussi, quand Isabelle Marcil, une résidente d'Outremont, a trouvé près de chez elle un spécimen qui s'en inspire, cela a été le coup de foudre, le branle-bas de combat, l'excitation totale. Et l'achat immédiat de cette maison jumelée au crépi blanc, aux lignes sobres et carrées, avec les ouvertures vitrées si caractéristiques en blocs de verre. L'architecte, tout comme le propriétaire original en 1943, est inconnu, mais l'arrondissement tient beaucoup à cet exemple presque unique du style Bauhaus.

Quelques livres spécialisés sur le sujet en mains, des visites à l'hôtel de ville et un temps fou passé sur Internet, Isabelle se fait une idée de ce qu'elle veut pour sa nouvelle acquisition. Avec l'aide d'un ami de longue date, le designer Jean-Pierre Viau, elle entreprend plusieurs mois de recherches nécessaires aux travaux qui dureront cinq mois. «La plus grande qualité de Jean-Pierre, c'est qu'il sait écouter et comprendre ce que ses clients veulent.»

Il le fallait, car le point de départ de toute l'opération est une photo prise dans un musée et trouvée sur Internet, d'une cuisine, ou plus précisément de portes d'armoires à la configuration et aux couleurs particulières. Cela est devenu réalité. Et l'ensemble de la maison, par ailleurs extrêmement dépouillée, a été traité dans l'esprit du Bauhaus. Isabelle a même poussé le souci jusqu'à acheter plusieurs poignées de portes dessinées par le maître Gropius.

Elle ne tarit pas d'éloges sur l'effet créé par les blocs de verre qui ornent la façade: «Ils magnifient la lumière. C'est comme un diamant. Ça semble plus clair qu'une vitre.»

Et la Ville aussi tenait à ce matériau, même si la plupart des blocs avaient été lourdement endommagés et devaient être changés. Avec Isabelle et ses outils («je suis un as de la recherche sur Internet»), on a fini par avoir une solution de rechange acceptable pour tous. Un autre aspect qui plaît beaucoup à la propriétaire est le quartier Outremont/Mile-End qu'elle dit «adorer».

Sans compter la proximité avec le mont Royal qu'elle gravi avec son vélo Ferrari. Le sous-sol est d'ailleurs bien équipé pour s'entraîner lorsqu'elle ne peut partir en randonnée.

Et que dire de sa terrasse et son jardin ombragé en été? «Je l'aime ma maison.» Alors, pourquoi vendre? «Si je gagne à la 6/49, je la garde!» On aura compris qu'elle quitte par obligation.

Les prochains propriétaires sauront-ils l'apprécier comme elle? Sans aucun doute, car tout le travail de remise en l'état de l'esprit Bauhaus a été fait, et bien fait. Avec une passion qui a laissé de forts jolies traces.

 La propriété en bref

> Prix demandé: 1 475 000$

> Année de construction: 1943

> Pièces: 7, dont 3 chambres et 2 salles de bains

> Comprend: électroménagers haut de gamme, téléviseur Bang&Olufsen de la cuisine et celui de la salle de bain encastré dans le miroir, certains luminaires.

> Évaluation municipale: 1 200 000$

> Impôt foncier: 7239$

> Taxe scolaire: 1588$

Courtier: Magali Jalabert, Royal LePage Tendance 514 271-4820