À l'origine, la maison est l'oeuvre du réputé architecte Roger D'Astous, un disciple de Frank Lloyd Wright. Au coup d'oeil, ça se voit: parement en huit sortes de pierre, poutres de bois apparentes, plafonds bas, communion avec la nature... Mais lorsque Ned Atalla l'achète en 2006, elle a besoin d'une mise à niveau. Elle vient de trouver quelqu'un qui va la réaménager d'une manière respectueuse, la débarrasser de certains irritants et lui donner de nouvelles qualités.

Les premiers mois, tout l'intérieur fait l'objet d'un dégarnissage en règle. Dans l'année qui suit, le nouvel acquéreur va concocter des plans, étudier les conditions du terrain, de l'ensoleillement.

M. Atalla n'est pas un architecte ou un designer, il oeuvre plutôt en informatique. Mais il sait ce qu'il veut; il a du goût et beaucoup de rigueur. Il entreprend d'ajouter un garage qui ne défigurera pas la résidence. Mieux, qui sera dans le même esprit et qui abritera le centre nerveux des fonctions vitales de la maison. Au passage, il ajoutera plusieurs nouvelles pièces, dont un cinéma et une cave à vin; un corridor souterrain liera les deux bâtiments. Du coup, la superficie passe à presque 12 000 pi2.

Un cauchemar d'entretien? Pas tant, car la maison ne contient ni bibelots, ni tableaux, ni meubles en quantité. Très souvent, le mobilier est intégré à la maison. Toujours traité d'une manière minimaliste: des portes et des tiroirs en stratifié mat blanc, sans poignée. Un nirvana de rangement. De la céramique partout, qui a remplacé l'ardoise. Et qui a permis l'installation d'un système de chauffage radiant à la grandeur. Dans la tubulure qui court sous nos pas, l'eau provient du lac à côté, filtrée par osmose inversée; bonne à boire et «meilleure que l'eau embouteillée». La climatisation et le chauffage sont alimentés par de l'électricité, du propane et du solaire: c'est l'ordinateur qui décide qui fait quoi, et quand. Toute cette quincaillerie loge dans la partie souterraine du garage, éclairée comme une usine, avec les motoneiges, les outils et autres accessoires... masculins.

À l'étage, la voiture et la remorque pour le bateau, mais surtout, un grand espace où faire la fête. Car M. Atalla et sa femme aiment recevoir, tantôt leurs 3 grands enfants, tantôt 80 invités à la fois. Mis à part les canapés en tissu, c'est le royaume du béton et de la fibre de verre: on nettoie les restes du party au jet d'eau! De larges portes coulissantes donnent sur une vaste terrasse extérieure avec vue sur le lac, où le garde-corps a été conçu en verre par notre homme pour ne pas altérer la vue sur la nature. Passons sur la piscine à débordement qu'il a dessinée, sur le barbecue en inox qu'il a imaginé pour ses méchouis, sur son agora de béton (avec coussins) creusée dans le sol pour bénéficier d'une perspective sur la piscine et le lac autour d'un foyer.

L'intérieur est de la même eau, trempé de cet esprit minimaliste, mais qui laisse place à la joie de vivre. M. Atalla s'amuse beaucoup à tout refaire à son goût et songe déjà à son prochain chantier.

La propriétéen bref

Prix demandé: 5 000 000$

Année de construction: 1961

Nombre de pièces: 16, dont 6 chambres + 5 salles de bains et 3 salles d'eau + garage séparé

Comprend: électroménagers, quai, élévateur à bateau, génératrice, système d'alarme et de purification de l'eau, meubles intégrés (tout le reste, à négocier)

Évaluation municipale: 1 647 800$

Sur le bord du lac du Nord

Courtier: Louise et Marie-Claude Rémillard, Profusion immobilier, 450 327-6161