Un jeune couple. Un déménagement. D'importantes rénovations à prévoir. Parce que ça fait partie du plaisir! Mais où? Mystère. Pourvu que ce soit plus proche du centre-ville qu'Outremont...

La ronde des visites a commencé en 2010. Plusieurs propriétés ont été considérées, à Westmount notamment. «Mais à 2 ou 3 millions, c'était trop cher», dit Anne-Marie Saint-Laurent, 32 ans. Son mari et elle ont failli acquérir une maison respectant leur budget près de leurs amis: «C'était une maison en rangée comme ici, mais il n'y avait pas d'air climatisé, pas de garage, les chambres étaient toutes petites», expose Patrick Elkaim, 41 ans. De plus, la sombre salle de lavage repoussait Anne-Marie avec ses fils qui pendouillaient et ses toiles d'araignée dans la cave.

«Lorsque je suis rentrée ici et que j'ai vu l'étage des enfants, le den, le stationnement intérieur, je me suis vue ici», poursuit la nouvelle mère d'un garçon de 22 mois et d'une fille de 7 mois, assise dans leur salle à manger épurée d'où elle peut suivre les jeux de James au salon.

Les enfants n'étaient pas nés lorsque le projet de rénovation s'est mis en branle dans la propriété qu'ils ont trouvée à Ville-Marie, près de Westmount: sur le Boulevard, angle Côte-des-Neiges. Un lieu très passant, mais une fois la porte refermée, on est happés par l'harmonie de l'aménagement intérieur blanc et gris, et le silence ambiant. «L'insonorisation a été refaite lors des rénovations», mentionne Patrick. Les quatre niveaux ont été dégarnis, la plomberie et l'électricité refaites.

Métamorphose mode

Vitrée avec des montants noirs, la cloison du nouveau vestibule laisse voir une cour privée verdoyante ainsi que le salon exposé à l'ouest. Il y avait un foyer au bois; c'était important pour monsieur. Il lui a donné une allure contemporaine en l'habillant de noir, d'une niche pour les bûches et d'une tablette en pierre naturelle. C'est une pierre volcanique qui vient d'Italie, une pierre poreuse dont les «petits trous» ont été remplis d'une matière plus pâle lui donnant un aspect moucheté. «C'est une pierre magnifique à l'intérieur comme à l'extérieur.» Puisqu'il travaille dans l'importation de vêtements, c'était un jeu d'enfant pour Patrick Elkaim de trouver une carrière en Italie puis d'importer directement la chose au Québec.

Voilà un décor à la mode comme le couple de propriétaires, très actuel avec ses encastrés groupés par deux au salon.

La démarche ayant mené au choix des matériaux s'inscrivait également dans l'air du temps. Les propriétaires utiliser le plus de matériaux vivants ou naturels possible. Les mots «organique» et «propre» reviennent dans leur bouche entre deux gorgées d'un jus vert préparé dans le coin déjeuner. Là, deux portes en chêne dévoilent des tablettes, un comptoir rempli de petits électroménagers et des tiroirs aux poignées intégrées (sculptées). Tout ce pan de mur est couleur anthracite et comprend un réfrigérateur Sub-Zero en inox et deux fours encastrés.

Lavabo et lave-vaisselle logent sur le mur opposé, tout blanc. Un long plan de travail gris fait contraste et se prolonge jusque derrière la table de la salle à manger. Aucune prise électrique murale dans cette pièce-ci, par souci de netteté. Une idée de l'architecte anglais John Pawson: «Il a fait des magasins Calvin Klein, des trucs très épurés», dit encore Patrick.

La rénovation dans son ensemble a été conçue avec l'architecte designer Vincent Boyer. Elle se distingue par une abondance de meubles intégrés s'harmonisant pour la plupart au magnifique comptoir en Basaltina: étagères au salon et dans la chambre principale, lavabo de la salle d'eau, manteau du deuxième foyer dans la salle de séjour.

Étage «parents», étage «enfants»

Un escalier sculptural aux marches languetées et bouvetées mène au premier étage. Il avait conquis Anne-Marie. On comprend pourquoi, même si son apparence n'avait pas l'épure d'aujourd'hui: une mezzanine vitrée du plafond au plancher y sert de salle de séjour. Des piles d'ouvrages donnent envie de s'attarder dans cet espace.

Chambre et salle de bains se trouvent à proximité. À noter: des planches de chêne au sol comme partout ailleurs dans la maison. Seules exceptions: dans la deuxième salle de bains à l'étage des enfants tout en haut (porcelaine grise + marbre sur le comptoir et dans la douche) et dans la jolie salle de lavage comprenant un cellier au sous-sol. Le carrelage propret se poursuit dans la salle des machines. «Aujourd'hui, on ne peut plus se permettre d'avoir des espaces qui ne servent à rien», conclut celui qui n'est pas à son dernier projet. Un loisir coûteux, mais oh! combien créatif!

La propriétéen bref

Prix demandé: 1 565 000 $

Année de construction: 1983

Nombre de pièces: 10, dont 4 chambres + 2 salles de bains + 1 salle d'eau

Comprend mobilier intégré, deux lave-vaisselle Miele, plaque de cuisson, hotte rétractable, deux fours AEG, le réfrigérateur Sub-Zero et un autre au sous-sol, cellier, une partie des luminaires et de l'habillage des fenêtres, haut-parleurs suspendus, système d'alarme, ouvre-porte du garage

Évaluation municipale: 711 200 $

Impôt foncier (2013): 6631 $

Taxe scolaire (2012): 1428 $

Frais communs: 7800 $

À proximité du lac aux Castors, de l'Hôpital général de Montréal et de Westmount

Courtier: Christina Miller, Profusion immobilier, 514 808-1561