Avec ses allures d'Anne... la maison aux pignons verts, ce cottage du chemin de la Grande-Côte, près de la rivière des Mille-Îles, semble faire partie du décor depuis toujours.

Pourtant, la demeure a été originalement construite à Sainte-Thérèse, sur la couronne nord de Montréal, dans le quartier des 100 maisons. Au printemps 1943, l'organisme gouvernemental fédéral Wartime Housing Limited a en effet construit 100 propriétés afin de pallier le manque de logements pour les ouvriers de guerre.

Soixante-dix ans plus tard, deux de ces propriétés temporaires devenues permanentes manquent à l'appel. Selon Johanne Picard et son conjoint Jean-François Lamoureux, qui ont acquis la propriété en 2008, leur maison serait l'une d'elles.

Rénovée avec goût

Le cottage blanc a connu quatre vagues de propriétaires. Les premiers l'ont déménagé de Sainte-Thérèse à Rosemère, où ils ont vécu de nombreuses années. «Selon ce qu'on sait, la maison a par la suite été achetée par un pompier, qui l'a beaucoup rénovée», poursuit Mme Picard en présentant des photos de ce propriétaire accompagné de son jeune fils, marteau à la main. Les clichés montrent également l'état de la maison avant les rénovations. On constate qu'un garage et une «rallonge» à l'arrière se sont ajoutés au fil du temps.

Le couple Picard-Lamoureux a poursuivi le travail, tout en conservant l'aspect chaleureux de la maison. «Nous avons réaménagé surtout l'extérieur, mais aussi la salle de bains, et nous avons fait une salle de lessive au sous-sol. Nous avons investi environ 100 000$ depuis notre arrivée.»

La réorganisation de la cuisine est leur plus récente amélioration. Ils ont changé le plan de travail, mais sans modifier les dimensions de la pièce. Néanmoins, la pièce est plus éclairée et son côté pratique est accru.

Les comptoirs sont maintenant en granit foncé, ce qui contraste avec le blanc pur des armoires de style shaker. Les propriétaires ont opté pour un plancher chauffant en carrelage de porcelaine ainsi qu'un dosseret complet en ardoise, qui grimpe jusqu'au plafond, «au lieu du demi-mur qu'on voit habituellement». Avec la vue bucolique sur la rivière des Mille-Îles, la corvée de vaisselle semble moins pénible!

La salle de bains du rez-de-chaussée a également été complètement repensée par les propriétaires, qui y ont installé une douche en traversin. À l'étage, la fenêtre de la chambre principale offre une vue sur la rivière. Un lilas planté juste à côté «parfume la pièce tout l'été».

Le souci du détail

«Cette maison me fait penser aux maisons d'Outremont, souligne la propriétaire, qui affectionne particulièrement les maisons anciennes. Par exemple, la porte de la salle à manger est une réalisation qui ne se fait plus aujourd'hui, avec des vitraux en relief», comme on en voit dans certaines résidences d'Outremont.

«Il faut aimer le style et la valeur des matériaux pour apprécier cette maison», renchérit Johanne Picard, qui a choisi avec soin les matériaux lors des rénovations. Ainsi, les nouvelles boiseries du bureau, à l'étage, se mêlent bien au décor et permettent de conserver le cachet ancien de la bibliothèque intégrée, malgré le contraste avec la technologie moderne présente dans la pièce.

Les plafonds arrondis du salon et de la chambre à principale, qui sont là depuis la construction, tout comme les nombreux caissons au bas des murs, ajoutent au charme d'époque de la propriété.

Le couple quitte la maison parce qu'il cherche une propriété qui exigera moins d'entretien.