C'est une maison spéciale, de 1945, en bois rond. Une réalisation de Victor Nymark, l'architecte finlandais qui a conçu le Château Montebello. Bernard Tellier y vit à temps partiel.

Une propriété de Sainte-Adéle, dans les Laurentides, qu'il a fait évoluer petit à petit au fil des événements marquants de sa vie des 20 dernières années, et ce, en trois temps.

La naissance d'une petite-fille, arrivée en même temps que le XXIe siècle, a incité ce banquier d'affaires retraité à creuser une piscine dans sa cour et à y ériger une cabane en bardeaux de cèdre. Un petit-fils est né l'année suivante, puis une deuxième petite-fille...

Ses yeux brillent quand M. Tellier parle de Michel et Robert, les deux fils qu'il a eus avec son ex-femme. «Nous sommes restés en très bons termes» confie-t-il. Madame dispose d'une chambre à coucher privée à l'étage de la maison originale, près de la chambre dite des enfants.

Un pavillon

Il faut descendre une allée abrupte pour découvrir cette maison, de beaucoup agrandie depuis sa construction. (L'allée en asphalte, trop glissante, a dû être couverte d'asphalte concassée, rapporte M. Tellier. «Depuis il n'y a aucun problème pour les véhicules qui ne sont pas équipés d'une traction intégrale.») La maison se trouve isolée au milieu d'autres terrains privés. Plus près de la rue, il y a une autre maison, habitée jadis par un certain Paul Gérin-Lajoie, d'après M. Tellier. Il fut tenté de l'acquérir à un moment donné. Pour y héberger ses enfants, dit-il. Mais il s'est retenu de faire cette acquisition. «Mes enfants ne seraient pas descendus pour venir me voir», croit l'homme de 84 ans.

M. Tellier a plutôt fait construire un pavillon, rattaché à sa maison, mais «détachable». Deux chambres de bonnes dimensions avec placard éclairé et une salle de bains luxueuse se trouvent dans cette extension bâtie sur pilotis.

«Ici, c'est l'espace laissé libre pour la [future] cuisine», dit le propriétaire en désignant le hall d'entrée du pavillon percé d'une ouverture verticale donnant sur de grands arbres. «C'est pour ça que le plafond est plus haut ici.» De là un escalier descend vers un petit séjour ouvert.

Six chambres

Le carré de maison original comportait une seule chambre, une petite salle à manger, une cuisine, un foyer. C'est devenu une maison à étages pittoresque. Il y a trois chambres au toit mansardé à l'étage. Là aussi, M. Tellier a procédé à des travaux d'agrandissement.

La plus grande chambre loge dans une seconde extension du côté ouest de l'habitation. Elle date de 2001, d'après le proprio. C'est «la chambre des enfants». Elle abrite deux lits jumeaux, des jeux, un pupitre d'écolier. «Et la plomberie a été prévue pour l'ajout d'une deuxième salle de bains de ce côté du mur» note M. Tellier.

Les jeunes invités disposent présentement d'une salle de bains à ce niveau (avec baignoire à remous).

En visitant la grande «chambre des enfants» M. Tellier raconte comment il avait dû parlementer avec son architecte, Nathalie Doyon: il tenait mordicus à créer, sous les combles, de petites ouvertures pour l'agrément des petits.

«Une salle de télé» aménagée en-dessous de cette chambre est, elle aussi, fenêtrée sur trois côtés. Nous la trouvons à gauche de l'entrée originale de la maison.

Ça et là, d'autres fenêtres encadrent le paysage vallonneux. Certaines des vues sur l'extérieur démontrent comment l'homme a voulu préserver la séparation des diverses sections. Par exemple, de la cuisine, une fenêtre au-dessus du lavabo dévoile à droite le pavillon, ajouté et greffé à la construction originale en 2005, et, à gauche, la toute première extension, datant de 1993. Il s'agit du garage; au-dessus se trouve une sixième chambre. Une pièce au plafond cathédrale avec salle de bains privée.

L'ancien ministre de l'Éducation du Québec Paul Gérin-Lajoie avait, paraît-il, fait construire la maison pour y héberger ses propres enfants. Dans le fond, M.Tellier n'a fait que perpétuer la tradition: c'était «la maison des enfants», c'est demeuré «la maison des enfants».

Tellier rougit comme un gamin.

C'est vrai, constate-t-il. «Les enfants, c'est la vie!»