Le mot bungalow vient de l'hindi bangla. Il s'agissait à l'origine d'une maison basse, d'un étage, de construction simple. Il est abusif, selon le Grand dictionnaire terminologique du Québec, d'utiliser ce mot pour désigner toute maison de plain-pied, laquelle «comporte aussi, le plus souvent, un sous-sol».

Or cette maison à vendre n'a ni sous-sol, ni toit se prolongeant en abri d'auto, le fameux «carport» formant l'autre compagnon traditionnel de la maison de plain-pied québécoise depuis les années 1950. Son toit plat (refait récemment) et les briques blanches du parement extérieur donnent un petit air moderne à cette habitation dénuée d'ornements. Sa construction remonte à 1959.

«Ça n'a pas l'air grand de dehors», dit la propriétaire Micheline Bédard à propos de celle-ci. Des visiteurs lui ont déjà fait remarquer qu'on pourrait penser que «c'est le garage de la maison d'à côté»...

La maison se trouve à Rivière-des-Prairies au bord de la rivière du même nom. Le terrain riverain avait incité Mme Bédard et son mari à quitter Anjou pour s'y établir en 2008. Ils ont aménagé leurs bureaux côte à côte dans une pièce à l'arrière de la maison. C'était important pour eux, particulièrement pour elle, de voir le cours d'eau de son espace de travail: «Tu vois de l'eau et tu te sens en vacances 365 jours par année», fait valoir cette conseillère en voyage.

Rénovations et agrandissement

Le couple a rénové le côté gauche de la maison, grosso modo toutes les pièces localisées derrière le garage. Il y a une nouvelle salle de lessive. Une salle de bains avec douche en céramique a remplacé l'ancienne considérée trop exiguë par les Bédard.

Leur chambre contient une douche en angle, une baignoire séparée, un comptoir-lavabos, le tout décloisonné. Seul le cabinet de toilette est fermé. L'autre particularité de la chambre principale: des portes vitrées s'ouvrent sur l'espace bureau. «De chaque pièce on peut voir la rivière», explique Mme Bédard, qui ferme les rideaux quand il y a de la visite ou pour cacher la vue des ordinateurs la nuit. De fait, seule la salle de lavage n'offre pas de vues sur les envolées d'outardes.

Une dalle de béton, où se trouvait la terrasse, sert d'assise au bureau ajouté en 2008 et à une seconde extension servant de séjour. Entre les deux pièces, des ouvertures (deux fenêtres et une porte) ont été laissées béantes. Pour favoriser l'aération des lieux, dit Mme Bédard. Le plancher est carrelé de céramique comme celui des salles de bains. Ailleurs, d'étroites lattes de bois franc réchauffent les espaces de vie, au sol comme au plafond.

Aire ouverte

La lumière du matin éclaire le hall d'entrée, flanqué d'un vestiaire. La pierre au mur pourrait dater de la construction, elle a plutôt été ajoutée par les proprios en 2008 à droite du hall ouvert sur le salon.

La maison étant faite en longueur, la partie centrale aurait pu ressembler à un long couloir. Effet atténué par une niche éclairée venue remplacer une série de portes intérieures. La maîtresse des lieux indique que cette astuce casse l'impression «allée de quilles». Ils ont fait appel aux services de design de leur nièce, Marie-Pier Gagné, pour réaménager leur intérieur.

La maison a pignon sur le boulevard Gouin et pourrait abriter un commerce. Une entrée indépendante dans l'actuelle chambre d'amis servait, paraît-il, à un agent d'immeubles y ayant habité. Courtier immobilier, M. Bédard préférait quant à lui exploiter la vue sur la rivière, comme son épouse.

Le couple, au tournant de la soixantaine, veut retrouver après un hiatus de 14 ans «leurs» Laurentides d'adoption. Leur vrai port d'attache, finalement.    

L'absence d'escaliers fait du bungalow un mode d'habitation intéressant pour toute personne en fauteuil roulant. Il n'y a aucune dénivellation. Il y a même une rampe d'accès derrière cette maison. Et comme tout bon bungalow québécois, celui-ci possède son cabanon!

La propriété en bref

Prix demandé: 629 000 $.

Année de construction: 1959.

Nombre de pièces: 8, dont 3 chambres + 2 salles de bains.

Comprend les luminaires, un broyeur à déchets, un lave-vaisselle, les stores, un cabanon, la thermopompe et les accessoires de la piscine, l'ouvre-porte du garage

Évaluation municipale (2012): 451 700 $.

Impôt foncier (2011): 4296 $.

Taxe scolaire (2011): 892 $.

À proximité d'une école secondaire, du parc riverain André-Corbeil-Dit-Tranchemontagne et de l'autoroute Louis-H. Lafontaine (25)

Courtier: Jimmy Vittoria, Re/Max du Cartier, 514 242-8889.