Au 819, rue de la Campagne à Sainte-Adèle, des jappements accueillent les visiteurs. Robert Ménard ouvre la porte, suivi de près de Pépinot et Capucine, deux bergers allemands réfrénés dans leurs ardeurs par leur maîtresse.

«Mes deux chiens, c'est mon cadeau de retraite», clame Dany Derome, assise dans le salon près duquel trône leur coussin.

Pour cette femme qui sort «au moins 20 fois par jour», le «mudroom», pièce au sol carrelé de céramique, s'avère la plus pratique de cette maison qu'ils ont fait construire en 2004 sur le plateau ensoleillé d'une ancienne érablière. Pépinot et Capucine transitent fréquemment par le mudroom après leur passage obligé dans une baignoire installée au garage!

Maison avec vue

De l'extérieur la résidence des «quatre membres de la famille» ressemble à un plain pied. Le rez-de-jardin est bien caché derrière. Dans la cour arrière, il y a deux vastes terrasses superposées à la lisière de terres non bâties et plantées d'arbres. Le regard embrasse la vallée des monts Olympia et Saint-Sauveur de la terrasse supérieure, couverte et entourée d'auvents rétractables récemment remplacés. Le plastique crée un effet de serre, et le couple peut habiter cette pièce supplémentaire «d'avril à octobre».

Le choix de cette localisation avait requis quelques années de recherche.

M. Ménard, arpenteur de formation, a été promoteur immobilier pendant des années à Sainte-Adèle, ce qui n'avait pas nui. Autant dire qu'il connaissait la région comme le fond de sa poche. Ces amateurs de vélo avaient considéré Morin Heights avant de décider de s'établir presque au bout de cette rue sans issue, près du flanc sud de la montagne du Chantecler.

Ils avaient trois critères: ils voulaient avoir un panorama, ils voulaient bénéficier d'une cour orientée plein sud et ils ne voulaient pas entendre les bruits de la circulation routière.

Ils voulaient aussi «avoir leur intimité» : ils ont donc acquis le lot voisin, inclus dans le prix demandé. Au total, leur propriété comprend 3,85 acres. Les abords de la maison sont abondamment plantés de graminées. Un muret de pierre complète cet aménagement tandis qu'une clôture délimite un «parc à chiens». Privé et gazonné, celui-ci ressemble davantage à un jardin manucuré qu'à un terrain de balle.

Couloir anti-regard

Même à l'intérieur le couple préserve jalousement son intimité grâce à un couloir courant le long de la façade avant. Sorte d'écran visuel entre les ouvertures et les pièces de vie, c'est une idée empruntée à un architecte, indique M. Ménard.

«De l'extérieur on dirait on petit bungalow d'un étage, ça ne paie pas de mine», dit-il. Le parement extérieur est en maibec. «C'est modeste». Mais une fois à l'intérieur on découvre les carreaux de travertin dans la salle de bains principale, les persiennes en bois (incluses), le granit dans la cuisine, la quincaillerie... Bref rien qui ne fasse «bon marché».

Un tapis de laine recouvre le plancher des pièces aménagées au premier niveau. M. Ménard a aménagé son bureau dans la pièce la plus grande du rez-de-jardin, exposée au sud. Au passage, Mme Derome nous montre la photo d'un podium où elle pose fièrement avec ses deux protégés. Salle d'entraînement canin, salle de fartage, salle de bains (avec douche) et salle de lessive complètent ce niveau.

Rez-de-chaussée particulier

Le hall forme un espace ouvert servant de porte d'entrée à la terrasse et au salon avec foyer à combustion lente. La cuisine se trouve plus loin. Elle jouxte la salle à manger centrale, pièce décloisonnée, mais rendue intime par trois pans de mur.

Une dinette permet au couple de déjeuner près du salon et de profiter des vues panoramiques au sud. De là aussi, ils ont accès à la terrasse (et au parc à chiens).

La chambre principale offre les vues les plus splendides. La salle de bains privée contient une douche en céramique et une baignoire séparée et partout au rez-de-chaussée, les plafonds s'élèvent à 11 pieds avec des retombées à 9,5 pieds.

Géothermie

Chose rare pour une unifamiliale, l'air est chauffé ou rafraîchi, c'est selon, par un système géothermique. Cela participe au confort général (quand on sait que la géothermie assèche moins l'air que le chauffage électrique sans glacer l'atmosphère non plus).

Raison officielle de la vente? Les belles routes de vélo des Cantons de l'Est...

«Si à c'était à refaire on construirait le mudroom plus grand et on mettrait une laveuse et sécheuse pour les chiens dans le garage», conclut Mme Derome. Une sécheuse pour chiens? Oui, une deuxième sécheuse, explique-t-elle, pour empêcher de trouver des poils de chien «sur notre linge»...

Propriété en bref

Prix demandé: 1 075 000$.

Nombre de pièces: 10 ,dont 2 chambres + 2 salles de bains + 1 salle d'eau + 1 salle de lessive.

Évaluation municipale: 600 400$.

Impôt foncier: 4821$.

Taxe scolaire: 708$.

Comprend les luminaires de la salle à manger et de la dinette, une partie de l'habillage des fenêtres et des électroménagers

Courtière: Jill Shpritser, Sotheby's International Realty, 514-933-4777.