Des champs de maïs encerclent cette vénérable habitation plantée à quelques minutes des autoroutes 10 et 30. Elle est d'inspiration normande, comme en témoigne la pente très aiguë de son toit. C'est une maison construite en pièce sur pièce en bordure du chemin de la Coulée-des- Pères, quelque part entre entre 1774 et 1806. Voilà un «autre joyau de L'Acadie» d'après le circuit patrimonial publié par la Ville de Saint-Jean.

Se rapprocher de l'hôpital

Le Dr Michel Tulin était le seul gastroentérologue à soigner la population de cette région en 1986. Il en avait assez de quitter Saint-Lambert l'hiver pour venir assurer ses gardes à l'Hôpital du Haut- Richelieu. Le médecin et sa femme recherchaient aussi un toit plus grand pour y vivre avec leurs deux enfants alors âgés de 10 et 11 ans.

Un jour un dépliant avaitattiré son attention dans la boîte de courrier de l'hôpital. «Magnifique propriété à vendre avec ou sans la terre.» Le dépliant mentionnait que c'était à 7,2 km de l'hôpital. (Fait cocasse, il était aussi écrit : 36 km pour le poste de péage du pont Champlain.)

Restait à convancre l'épouse. « De l'extérieur, c 'était zéro », se souvient Mme Tulin. Il n'y avait aucun aménagement paysager, pas d'arbre fruitier, à peine un peu de gazon semé devant la maison.

Le couple est tout de même venu visiter l'endroit, «pour le fun ». L'aspect chaleureuxde l'intérieur a fini par convaincre Mme Tulin. Les trois bâtiments, dont l'un en décomposition avancée, et les 53 820 pieds carrés de terrain étaient à vendre «depuis deux ans », dit celle qui travaille toujours à Verdun. Plusieurs pièces de mobilier en bois fabriquées sur mesure contribuaient à rendre intéressantes la cuisine et, tout particulièrement, la chambre principale.

Annexe de 1820

Les propriétaires précédents avaient remis à neuf l'électricité, la plomberie, le champ d'épuration. Les Tulin se sont attelés à rendre l'annexe, ajoutée en 1820, habitable. Ce bâtiment abrite un hall d'entrée carrelé de céramique, un vivoir et une bibliothèque et un genre de « loft » à l'étage où logeaient les enfants. Debbie Travis a peinturé la bibliothèque intégrée aux murs, une finition au lavis, pour lui procurer une apparence rustique dans les tons de maïs. «Elle n'était pas connue à l'époque, mentionne M. Tulin. Elle arrivait d'Angleterre. » L'amateur de photographie s'enorgueillit presque autant d'avoir croqué sur le vif, voilà fort longtemps, l'acteur Kiefer Sutherland, autre star canadienne. Le jeune Jack Bauer sourit sur l'une des étagères. Au loin, une rangée de maisons identiques témoigne de la croissance de Saint-Jean. Un pylône d'Hydro-Québec fait partie du paysage, distant de quelques centaines de mètres de la maison. Le grand verglas a endommagé la toiture. Il a fallu la refaire. Elle est en tôle pincée.

Du bardeau de cèdre protège les murs extérieurs, du bardeau qu'il faut refaire de temps en temps. «Ça prend des bricoleurs (pour acheter notre maison) », opine Mme Tulin près d'une fenêtre à double châssis qu'un ébéniste (Normand Barrière) a rafistolée, dans la partie deux fois centenaire de l'habitation.

Un étage et demi

La cuisine, la salle à manger, le salon et un bureau meublent les quatre angles du rez-de-chaussée. Zéro cloison. Seule la salle de bains se trouve isolée sous un escalier de pin.

Le demi-étage supérieur abrite une troisième salle de bains (rénovée en 2003) et la chambre principale. Celle-ci s'ouvre sur le salon en contrebas. Un rideau de dentelle décore les ouvertures plus qu'il ne les voile : ces pièces donnent sur le champ voisin. L'intérieur dégage beaucoup de douceur. La pierre des cheminées disposées en chicane (de biais, sur deux murs opposés) contraste avec la texture des murs. Huit mots pour résumer l'endroit : cela est confortable sans ressembler à un musée.

Deux autres bâtiments

Un ancien hangar à grains flanque la maison. Cette structure de bois avait dû être soulevée pour être débarrassée de sa base, pourrie par endroits, avant d'être posée sur de nouvelles fondations. Le grenier sert d'entrepôt et le bas, de garage. Ce pourrait faire un bel atelier. Cependant, il n'est pas isolé ni chauffé. La visite se termine dans la laiterie. Jadis on élevait ces petits bâtiments dans des endroits ombragés. Celle-ci était cachée derrière la maison, elle fut déménagée près d'un sentier par les proprios actuels , à l 'emplacement d'un ancien poulailler. Là, on la voit mieux en arrivant. Ce paysage champêtre a fourni d'arrière-plan aux photos de mariage de la progéniture. Avis aux amateurs d'antiquités : au moins trois autres maisons ancestrales cherchent preneurs dans les environs. L'une date de 1745, avant même la fondat ion de la paroisse de Blairfindie, devenue Lacadie puis L'Acadie.

- Prix demandé: 699 000$

- Année de construction: Trois bâtiments construits entre 1774 et 1820

- Nombre de pièces : 10 dont 3 chambres " 3 salles de bains

- Évaluation municipale (2010): 300 400$

- Impôt foncier (2010): 2470$

- Taxe scolaire (2010): 578$

- Contact : Martine Deschesnes, Re/Max Signature, 450-449-4411