Après des années sur les bancs d'école, quatre jeunes diplômés à la maîtrise en architecture ont décidé de passer de la théorie à la pratique. Ensemble, ils ont acquis un vieux duplex délabré sur le Plateau-Mont-Royal pour le transformer en cottage ultrabranché. Chose certaine : le résultat final n'a rien d'un travail d'étudiant.

Après des années sur les bancs d'école, quatre jeunes diplômés à la maîtrise en architecture ont décidé de passer de la théorie à la pratique. Ensemble, ils ont acquis un vieux duplex délabré sur le Plateau-Mont-Royal pour le transformer en cottage ultrabranché. Chose certaine : le résultat final n'a rien d'un travail d'étudiant.

 >> Visitez le duplex en photos.

 Belle réussite, la conversion de ce cottage de trois chambres à coucher pourrait sans aucun doute figurer dans une revue d'architecture. Mais avant d'en arriver à ce résultat impressionnant, ces diplômés de l'Université de Montréal (Sébastien Parent, Renée Mailhot, Yannick Laurin et Karine Mancuso) ont dû trimer très fort, car la tâche à accomplir était titanesque.

 Datant d'entre 1908 et 1910, le duplex en question était une perte totale, un trou à rats que même les rats commençaient à déserter. «Les deux logements étaient inhabités depuis des années. Tout était à refaire, même la structure», raconte Sébastien Parent, instigateur et gérant du projet, en me montrant des photos.

 «Cependant, cette conversion était pour nous l'occasion d'acquérir de l'expérience, mais aussi de mettre en pratique nos principes en architecture. Sans client, on avait donc tout le loisir de construire une maison à notre image», affirme M. Parent.

 De duplex à cottage

 Dans cet ancien duplex, les jeunes architectes, qui ont réalisé la plupart des travaux à la sueur de leur front, ont absolument tout refait à neuf, à commencer par le réaménagement des espaces. Seuls la façade, avec sa corniche d'époque, et le toit ont survécu au chantier.

 Premier changement majeur: ils ont percé une ouverture dans le plancher en plein coeur du bâtiment, créant un espace ouvert sur deux étages. Le but: donner l'impression d'une maison de grande dimension et offrir une luminosité exceptionnelle à la maison. Les rayons du soleil peuvent maintenant pénétrer par les fenêtres à l'étage pour éclairer la maison en entier.

 Les architectes en herbe ont beaucoup travaillé sur la verticalité, c'est-à-dire qu'ils ont cherché des solutions pour créer des liens unifiant les deux étages. Principal moyen de les connecter: l'aménagement d'un bloc rectangulaire haut de deux étages que l'on a peint en noir. «Ce bloc de service, qui englobe la salle de bains, la salle d'eau et la salle mécanique, sert d'élément central autour duquel s'articulent les pièces de la maison», dit M. Parent.

 La répartition est simple: les pièces de vie (salon, cuisine et salle à manger) se trouvent au rez-de-chaussée, tandis que les pièces privées sont regroupées à l'étage. Cependant, on a choisi consciemment de sacrifier les pieds carrés dans les chambres pour maximiser les espaces communs.

 Cour exceptionnelle

 En visitant les lieux pour la première fois, Sébastien Parent et ses amis ont été ébahis par la cour 100% privée de l'immeuble. Trois murs de brique sans fenêtres l'encerclent. Résultat: d'ici, on est complètement à l'abri des regards indiscrets. Les futurs propriétaires n'auront même pas à magasiner des rideaux. Qui plus est, ils pourront même s'y promener en tenue d'Adam et Ève.

 Grâce à l'installation de deux immenses portes-fenêtres au rez-de-chaussée, la cour arrière se transforme, en été, en un prolongement du salon et de la cuisine. «En construisant la terrasse au même niveau que le plancher du rez-de-chaussée, on voulait créer un effet de continuité, abolissant la séparation entre l'intérieur et l'extérieur», explique M. Parent.

 Oubliez la cuisine IKEA, typique des rénovations vite faites pour la revente, l'équipe de diplômés a dessiné elle-même les plans, optant pour une cuisine haut de gamme faite sur mesure. Belle trouvaille: les armoires en bois laqué s'étirent jusque dans la mezzanine, se transformant là-haut en bibliothèque encastrée. Un autre bel effet de continuité.

 À l'étage, c'est par une passerelle de bois que l'on accède aux deux petites chambres à coucher situées en façade. L'une d'entre elles possède un mur sur pivot qui permet, en plein jour, de laisser pénétrer la lumière du jour dans l'ensemble du cottage à aire ouverte. L'autre donne sur un balcon qui offre une vue sur le mont Royal.

 La troisième chambre se situe à l'arrière du bâtiment et s'ouvre, par le biais d'une autre porte-fenêtre, sur un balcon arrière surplombant la cour privée. La salle de bains adjacente est spectaculaire. Les murs, la douche et le plancher sont recouverts de pâte de verre noire. Dans le coin, un vieux bain en fonte, blanc, crée un contraste saisissant, tandis qu'une paroi givrée laisse pénétrer la lumière du jour dans cette pièce sans fenêtre.

 Ces jeunes diplômés ont-ils passé l'épreuve?

 _________________

LA MAISON EN BREF


 Prix demandé : 759 000 $

Salle de bains : 1

Salle d'eau : 1