Isolation supérieure, toit vert, énergie solaire passive, matériaux recyclés et fenêtres à haut rendement énergétique, cette maison des Cantons-de-l'Est a été conçue de façon à réduire autant que possible son impact environnemental. Elle est, comme dirait son concepteur, Emmanuel Blain-Cosgrove, «verte jusqu'à la moelle».
Isolation supérieure, toit vert, énergie solaire passive, matériaux recyclés et fenêtres à haut rendement énergétique, cette maison des Cantons-de-l'Est a été conçue de façon à réduire autant que possible son impact environnemental. Elle est, comme dirait son concepteur, Emmanuel Blain-Cosgrove, «verte jusqu'à la moelle».
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Construite sur le mont Shefford par ses propriétaires actuels, cette maison de 2200 pieds carrés aurait certainement pu obtenir la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design, la norme internationale la plus stricte en construction verte) si elle avait été érigée en 2008. «Or, lors de sa construction en 2005, cette norme n'avait pas encore été adaptée aux maisons détachées», explique M. Blain-Cosgrove, consultant en écoconstruction et maintenant responsable de l'application de la certification LEED pour les maisons au Québec.
Verte, cette maison l'est de A à Z, et ce, même si elle ne fait pas appel aux technologies comme les panneaux solaires et la géothermie. L'objectif était d'être écolo, tout en respectant un budget raisonnable. Son prix de vente, fixé à 295 000$, démontre que ce type de propriété demeure accessible à la classe moyenne.
De la fondation à la finition
Première caractéristique verte: la fondation. Cette maison sans sous-sol - pour réduire les risques de moisissures - repose sur une dalle de béton composée en partie de déchets industriels non toxiques. Les avantages: on recycle des déchets industriels qui iraient au dépotoir et on diminue, par le fait même, la quantité de béton nécessaire à la construction.
«Puisque le ciment est un matériau exigeant une très forte consommation d'énergie pour sa fabrication, réduire son utilisation est déjà en soi un geste environnemental important», souligne M. Blain-Cosgrove. À preuve: les cimenteries émettent 1,4% des gaz à effet de serre au Canada, selon l'Association canadienne du ciment.
Sur cette dalle écolo, on a érigé une charpente massive en pin blanc, du bois provenant d'une scierie locale. Quand le squelette de bois a été terminé, on l'a recouvert entièrement (à l'exception du grenier) d'un isolant sandwich composé, en guise de tranches de pain, de crépi de ciment, au milieu duquel on a inséré, à la place du jambon, des panneaux recyclés de polystyrène expansé (un autre déchet industriel). Résultat: un isolant qui obtient un facteur d'isolation supérieur à la norme Novoclimat (R-28 contre R-24).
L'énergie solaire est abondante et... gratuite. Il serait alors fou de s'en passer. Ici, 75% de la fenestration est orientée plein sud. Le jour, on profite au maximum des rayons du soleil pour réchauffer la masse thermique du plancher, qui tempère ensuite la maison la nuit durant. D'importantes économies en chauffage s'ensuivent.
En prime, on jouit d'un éclairage naturel plus abondant tout en diminuant la demande en énergie pour l'éclairage. «En été, les feuillus sur le terrain forment une barrière végétale aux rayons de soleil, évitant la surchauffe de la maison», affirme Jean Rouleau, copropriétaire des lieux, lors de la visite de sa maison qu'il a choisi de vendre pour se rapprocher de sa petite-fille.
Un système de chauffage radiant, reconnu pour son confort, constitue la principale source de chaleur de la maison. Au rez-de-chaussée, le plancher contient des serpentins d'eau chauffée par électricité, tandis qu'à l'étage, les serpentins circulent à travers les murs. En cas de panne d'électricité, un foyer respectant les plus hautes normes environnementales peut servir de chauffage d'appoint.
Sur le toit vert qui recouvre l'atelier, il subsistait encore, début octobre, quelques légumes à récolter. À la campagne, l'aménagement d'un toit végétal paraît incongru, car la nécessité de réduire l'effet de l'îlot thermique urbain ne s'avère pas indispensable. Toutefois, ce jardin suspendu a son utilité. «Il permet de cultiver des légumes sans se les faire bouffer par les chevreuils», raconte M. Rouleau.
Pendant toutes les phases de la construction, on a privilégié l'utilisation de matériaux sains, si possible de provenance locale et ayant une longue durée de vie, comme l'installation d'un toit en acier, plus durable que du bardeau d'asphalte. La récupération a aussi été à l'honneur: les lavabos, la baignoire sur pattes et les vieilles portes en bois ont été achetés chez des brocanteurs.
Cette maison de deux chambres à coucher, avec une possibilité de quatre, est située à 4 km du centre-ville de Waterloo, où sont regroupés de nombreux services. La station de ski Bromont se trouve à moins de 10 minutes.
LA MAISON EN BREF
> Ville: Shefford
> Construction: 2005
> Salles de bains : 2
> Évaluation municipale : 272 200$