En 1665, les soldats du régiment de Carignan-Salières érigent un premier fort, sous les ordres de Jacques de Chambly, sur les rives du Richelieu, afin de protéger la colonie des attaques iroquoises. De là est né le noyau villageois du Vieux-Chambly, qui renferme aujourd'hui un riche patrimoine bâti, attirant des milliers de visiteurs chaque année. Dans ce quartier historique, quelques maisons bourgeoises ont survécu au passage du temps, dont la résidence de Michel-Dosithée-Stanislas Martel (1838-1908), présentement à vendre.

En 1665, les soldats du régiment de Carignan-Salières érigent un premier fort, sous les ordres de Jacques de Chambly, sur les rives du Richelieu, afin de protéger la colonie des attaques iroquoises. De là est né le noyau villageois du Vieux-Chambly, qui renferme aujourd'hui un riche patrimoine bâti, attirant des milliers de visiteurs chaque année. Dans ce quartier historique, quelques maisons bourgeoises ont survécu au passage du temps, dont la résidence de Michel-Dosithée-Stanislas Martel (1838-1908), présentement à vendre.

 À voir sa majestueuse résidence victorienne, le Dr Martel fut sans aucun doute un homme très prospère. Il a entre autres été maire de Chambly à deux reprises, ainsi que député conservateur à l'Assemblée législative du Québec. Il a fait ériger sa maison, où se trouvait également sa clinique, au XIXe siècle, à une date qui demeure inconnue.

Sa résidence était si grande qu'aujourd'hui, elle se trouve scindée en deux, et constitue deux résidences jumelées. La partie ouest a été conservée dans son état d'origine, ce qui n'est malheureusement pas le cas de la partie est, celle qui est présentement à vendre. Au milieu du XXe siècle, un incendie en a ravagé l'étage, tout en préservant miraculeusement le rez-de-chaussée.

 Il a fallu attendre des décennies avant que l'on reconstruise l'étage. Le hic, c'est que les anciens propriétaires n'ont guère profité des travaux pour redonner à la maison son lustre d'autrefois. Dommage. Pour une question de coût, probablement, on a procédé à la construction d'un toit à deux versants percé de trois lucarnes. Le résultat s'avère toutefois assez réussi.

Avant d'entrer à l'intérieur, ce qui frappe avec cette propriété, c'est son emplacement exceptionnel. Située rue Martel, elle voisine l'église Saint-Joseph, datant de 1881. De l'autre côté de la rue, le terrain sis sur les rives du bassin Chambly lui appartient. Assis les deux pieds dans l'eau, on jouit d'une vue sans obstruction sur les rapides et le fort Chambly. Et au-delà de l'ouvrage militaire, se profilent à l'horizon les monts Rougemont et Saint-Hilaire. Un très joli coup d'oeil. Une véritable parcelle de campagne, à seulement 25 km de Montréal.

 Populaire auprès des touristes

 La maison Martel, qui est présentement exploitée comme un B&B, possède un quai (vendu avec la propriété). Pendant la saison estivale, de nombreux clients américains, provenant du lac Champlain, arrivent en bateau pour séjourner une nuit à l'auberge. Beaucoup de clients viennent aussi en voiture en transportant canot ou kayak afin de pagayer sur le bassin Chambly.

À l'intérieur, le rez-de-chaussée, vaste et doté de plafonds de 12 pieds de hauteur, a conservé son prestige d'antan. Le salon, flanqué d'une tourelle offrant des vues surprenantes sur l'église Saint-Joseph et le Richelieu, possède un magnifique foyer et un lustre d'époque. Couronnant le manteau de cheminée, un splendide miroir antique fait partie de l'histoire de la maison. Il sera donc légué aux futurs propriétaires.

 Actuellement, les clients de l'auberge prennent leurs déjeuners dans une véranda située sur le côté de la maison. D'autres vues très agréables s'offrent encore aux visiteurs, sur l'église et sur une statue du Christ tournant le dos au Richelieu. Ce charme rural est probablement ce qui plaît à la clientèle de l'auberge, dont plusieurs reviennent et reviennent encore. Lors de mon passage, le gîte était entièrement réservé par des Américains, des habitués.

Tout l'étage a été reconstruit dans le but express d'en faire un B&B. Pas étonnant alors que les cinq chambres possèdent toutes une salle de bains privée. Une autre chambre spacieuse se trouve au rez-de-chaussée, et en plus, il y a deux autres chambres au sous-sol, celles-ci ne font pas partie de l'auberge.

 Comme dans toutes les belles demeures d'autrefois, la maison Martel regorge de recoins, de pièces autrefois réservées aux bonnes et de corridors qui permettent de profiter de plus d'espaces de rangement qu'il n'en faut. À l'arrière, on retrouve une superbe cour aménagée, ainsi qu'un garage récent qui sert principalement à entreposer les vélos des clients. Charme, prestige et environnement exceptionnel font de cette maison un endroit de rêve.

 LA MAISON EN BREF

 > Prix demandé: 719 000 $

 > Construction: fin XIXe siècle

 > Pièces: 12

 > Évaluation foncière: 319 100 $

 > Agent immobilier: Jean Pierre Dagenais, La Capitale centre-ville, 514-844-0100

 

Photo André Tremblay, La Presse

Sur ce terrain donnant sur le Richelieu, on possède une vue spectaculaire sur le fort Chambly (qu'on ne distingue pas sur la photo) et sur les rapides du même nom.