S'il est traduit en français (comme on ne peut que l'espérer!), Rock the Shack pourrait bien s'intituler Chalet, mon amour: étant donné que, pour la première fois de l'histoire, plus d'hommes vivent désormais en ville qu'à la campagne, n'est-ce pas justement là, dans un shack, une cabane en pleine nature, que nous rêvons tous de nous évader?

Si! C'est la seule réponse possible après la lecture de cet autre très bel ouvrage des éditions Gestalten, qui recense ici un échantillon des plus beaux refuges modernes au brouhaha urbain, de la cabane minimaliste à celle aussi luxueuse qu'une suite d'hôtel BCBG de New York peut l'être.

Or, toutes ont un point en commun: leur construction témoigne d'un souci de s'intégrer le plus parfaitement possible à leur environnement, l'un des exemples les plus impressionnants étant celui de «l'hôtel miroir», en Suède, une construction cubique suspendue au milieu d'une forêt, accessible seulement par un escalier en bois et dont les murs extérieurs réfléchissent l'image des arbres qui l'entourent. Le camouflage est parfait.

Autre rêve fou d'architecte: cette «entrée alpine» à Zermatt, construite tel un colimaçon en trois dimensions sur 720 degrés, offrant une vue panoramique hors du commun sur les Alpes suisses.

Les photos sont superbes et le travail de recherche a été très bien mené: peu de projets nous laissent indifférents.

Le bon goût a heureusement triomphé sur le spectaculaire.

«Le nouveau luxe est de faire l'expérience de la nature chez soi, plus que d'accumuler des biens, écrivent les auteurs. Ces maisons ont une grande valeur non pas financière, mais pour l'esprit.» Attention: à votre prochaine visite au chalet, vous risquez bien de vouloir y faire le vide pour y voir moins d'objets... et plus de nature.

Rock the Shack, The architecture of Cabins, Cocoons and Hide-Outs, éd. Gestalten, 239 p., 36,96 $.

Photo tirée du livre Rock the Shack, The architecture of Cabins