Le prix des propriétés est en hausse constante dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal. Or, pour acheter un condo, une unifamiliale ou un «plex», il faut non seulement avoir une bonne mise de fonds, mais également un emploi avec un salaire décent.

Dans une étude exhaustive détaillant le profil des acheteurs que vient de publier la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), on apprend que le revenu médian des ménages qui ont acheté un condo à Montréal se situait à 73 300 $, en 2015. Pour les acheteurs d'unifamiliales, il s'élevait à 107 100 $ et pour les «plex», il atteignait 75 200 $.

Dans les secteurs «chauds» du Plateau Mont-Royal, du sud-ouest de Montréal, de Rosemont et de Verdun-L'Île-des-Soeurs, le revenu médian des ménages qui ont acheté une propriété dépassait largement ces seuils. À titre d'exemple, dans le sud-ouest de la ville, où s'élèvent d'immenses tours de condos, le revenu moyen d'un ménage acheteur était de 118 000 $, au moment de la compilation des données. C'est toutefois à Outremont que le revenu des ménages était le plus élevé, soit 144 000 $ pour un condo et 344 000 $ pour une unifamiliale.

À l'opposé, le ménage acheteur d'une copropriété dans Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles avait un revenu médian de 54 000 $. Le ménage acheteur d'une unifamiliale gagnait 93 500 $ et celui qui avait les yeux sur un «plex» touchait 61 500 $ par année.

Montréal en déficit

Par ailleurs, l'étude de la SCHL révèle que 80 % des ménages qui ont fait le choix d'acheter à Montréal vivaient déjà à... Montréal. Par contre, des quartiers comme Griffintown ont réussi à attirer un grand nombre d'acheteurs de la banlieue (25 %), suivi du Plateau Mont-Royal, de Ville-Marie et de Verdun-L'Île-des-Soeurs (15 %).

Il y a toutefois une ombre au tableau: Montréal voit de plus en plus de ménages quitter la ville pour aller s'établir dans d'autres secteurs de la région métropolitaine. En 2016, ce sont 6100 ménages, parmi les 25-44 ans, avec ou sans enfants, qui ont acheté «dans un autre secteur de la RMR». Si Montréal est en déficit «immobilier», il en est tout autrement à Laval, qui a accueilli près du tiers des acheteurs provenant de Montréal. La ville de Longueuil a attiré, elle aussi, un nombre élevé de jeunes familles montréalaises qui ont fait le choix de la banlieue, où le prix des propriétés est moins élevé qu'en ville.

Revenu médian d'un ménage acheteur de condo 

- 63 000 $ à Laval

- 71 200 $ à Longueuil

- 73 300 $ à Montréal

Revenu médian d'un ménage acheteur d'une unifamiliale 

- 91 900 $ à Laval

- 104 800 $ à Longueuil

- 107 100 $ à Montréal

Source: SCHL 2018