Mal entretenu, désuet ou mal installé, le puits de lumière peut devenir une porte d'entrée pour l'eau... et une porte de sortie pour la chaleur.

Dans les pièces sans fenêtre sur l'extérieur, l'effet d'un puits de lumière est saisissant. Elles baignent du matin au soir dans une lumière naturelle.

Cependant, qu'il s'agisse d'un dôme contemporain ou d'un lanterneau à baguettes en forme de pyramide, ces fenêtres sur le toit représentent toujours une certaine perte de chaleur, ainsi qu'un risque d'infiltration d'eau ou de condensation excessive.

Définitions

Lanterneau: fenêtre sur un toit

Puits de lumière: ouverture dans un mur ou un plafond pour recevoir la lumière du jour

Installations modernes

Sur les toits en pente et sur les toits plats, on retrouve des lanterneaux modernes sous forme de dôme ou à vitrage plat. Ils ont un vitrage double, l'équivalent du thermos d'une fenêtre.

Selon les bonnes pratiques que promeut l'Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ), le puits de lumière doit dépasser la surface du toit d'au moins 300 mm (idéalement 400 mm) avant d'être coiffé de son lanterneau.

Pour prévenir les dommages par l'eau lors d'accumulations de neige ou de fortes pluies, l'AMCQ recommande aussi l'installation d'une membrane d'étanchéité disposée à la jonction du platelage (la surface du toit) et du cadrage du puits de lumière.

Les lanterneaux d'aujourd'hui ne requièrent pas de fenêtre supplémentaire vis-à-vis du plafond des pièces desservies. Il se peut donc qu'un peu de condensation se forme sur la face inférieure du vitrage lors des journées les plus froides de l'hiver.

Les puits de lumière tubulaires, comme le Solatube de Solabec, sont composés d'un conduit d'aluminium surmonté d'un dôme sphérique. Une fenêtre au niveau du plafond réduit de beaucoup les pertes de chaleur. Cela ne permet pas d'admirer les nuages, mais avec un diamètre aussi petit que 14 po, on obtient une luminosité équivalente à celle d'un lanterneau beaucoup plus grand.

Dans le parc immobilier existant, plusieurs puits de lumière se terminent trop près de la surface du toit. Si l'installation n'a pas été réalisée par un entrepreneur expérimenté, des infiltrations d'eau ou des excès de condensation peuvent se produire. Il est très important d'isoler tout le tour du puits de lumière dans sa portion entre le plafond et le toit.

Pyramides à baguettes

Le traditionnel lanterneau à baguettes est encore très présent sur les toits plats des vieux édifices multilogements. Sa conception a beau être très durable, après 40 ans sans entretien, les signes de défaillance se multiplient: rouille, scellants détériorés ou manquants, vitres cassées, ventilateur au sommet qui menace de tomber.

Dans la pièce desservie, une fenêtre au plafond doit nécessairement fermer le puits de lumière. Sinon, chaleur et humidité s'échappent vers le vitrage simple du lanterneau. La facture de chauffage monte et la condensation sur le vitrage peut être telle que de l'eau s'écoule vers l'intérieur des murs, ce qui peut aller jusqu'à créer un milieu de vie pour les moisissures.

Contrairement à la croyance populaire, l'évent au sommet de la pyramide n'est pas conçu pour renouveler l'air dans la salle de bains - du moins, pas en hiver. Une ventilation mécanique est toujours souhaitable.

«Le ventilateur n'est pas là pour évacuer les odeurs de la salle de bains. Il sert à empêcher la condensation sur le vitrage quand il fait chaud à l'intérieur et froid à l'extérieur», explique Jules Journault, président-fondateur du fabricant Journault Jourplex.

En 41 ans de carrière, Jules Journault s'est employé à perfectionner le lanterneau à baguettes traditionnel. Il a remplacé les baguettes d'acier galvanisé par des profilés d'aluminium et les vitrages simples par des parois d'acrylique doubles. Presque toujours fabriqués sur mesure, ces modèles s'utilisent sans fenêtre au plafond.

Photo Ivanoh Demers, Archives La Presse

Les fenêtres sur le toit représentent toujours une certaine perte de chaleur, ainsi qu'un risque d'infiltration d'eau ou de condensation excessive.