Chaque dollar investi en rénovation n'a pas la même valeur aux yeux d'un acheteur. Certains travaux sont plus alléchants, mais encore faut-il qu'ils soient bien exécutés et qu'ils correspondent aux attentes. Tour du propriétaire...

Agrandissement

Investir dans un agrandissement peut être une excellente idée dans certains secteurs... et une très mauvaise ailleurs. « Dans certains quartiers de Montréal où la demande est excessivement forte, comme Ahuntsic, ça peut valoir la peine, croit M. Goudreau. On va récupérer une bonne part de son investissement. Dans des quartiers construits dans les années 60 et 70, à Laval ou Blainville par exemple, ça ne vaut pas la peine. » Pourquoi ? Parce qu'on peut facilement trouver dans ces villes de grosses maisons plus récentes. Il recommande de bien s'informer sur le marché dans son quartier avant de se lancer dans un tel chantier.

Sous-sol

Plusieurs vendeurs croient qu'un sous-sol non aménagé est un atout, puisque le nouveau propriétaire pourra faire les travaux selon ses besoins. « Malheureusement, les acheteurs recherchent toujours un sous-sol fini », constate Mme Prince.

Si la maison n'a pas de sous-sol, en faire creuser un peut être intéressant pour l'acheteur, signale Pierre Breton, président de l'agence L'Expert immobilier. « Les coûts sont toujours élevés pour ce genre de travaux qui nécessitent un entrepreneur expérimenté, souligne toutefois M. Goudreau. Je ne suis pas certain que cela vaille le coût. Ça dépend entre autres du secteur. »

Couvre-planchers

Jadis populaires, le tapis et la marqueterie n'ont plus du tout la faveur des acheteurs. « C'est un commentaire qu'on entend régulièrement lors des visites, signale Katherine Prince. Les remplacer représente donc un bon investissement. L'important, dans le choix de la qualité des matériaux, c'est d'éviter d'être excessif, tant dans un sens que dans l'autre. » Pierre Goudreau estime également que ces travaux en valent vraiment la peine. « Remplacer du tapis par du bois franc est un investissement que l'on peut récupérer à 100 % », estime-t-il.

Techno

La domotique peut bien régler votre chauffage ou contrôler l'éclairage à distance, elle n'est cependant pas parvenue à gagner le coeur des acheteurs. « Ça n'ajoute pratiquement aucune valeur à une maison, indique M. Lamothe. De plus, dans certains cas, c'est assez complexe et ce n'est pas tout le monde qui veut ça. »

Idem pour l'installation d'un cinéma maison. « Il y a eu une mode, mais les gens investissent de moins en moins là-dedans, constate M. Lamothe. Souvent, je demande aux clients qui en ont un s'ils l'utilisent et la plupart répondent que c'était le cas au début, mais plus maintenant. »

Problèmes importants

Les problèmes non corrigés, comme une fissure ou un drain français défectueux, refroidissent les acheteurs. Ces travaux n'ajoutent pas de valeur à une propriété, mais permettent de la maintenir.

« L'acheteur va évaluer le coût et le déduire du prix d'achat », souligne Jean Lamothe, évaluateur agréé chez Immoval. Et peut-être même plus ! « S'il faut pieuter le bâtiment, par exemple, et que ça coûte 60 000 $, vous allez probablement la vendre 100 000 $ de moins, illustre M. Goudreau. Les gens calculent qu'ils vont se donner le trouble de le faire. » S'il s'en occupe, le propriétaire récupérera donc son investissement et vendra beaucoup plus facilement.

Cuisine et salle de bains

Une cuisine et une salle de bains au goût du jour attirent l'attention des acheteurs. « On ne se trompe pas en investissant dans l'amélioration de ces pièces », lance spontanément Katherine Prince, courtière immobilière agréée chez RE/MAX Platine. « Ce sont des éléments très payants, on peut récupérer près de 100 % de l'investissement », renchérit Pierre Goudreau, évaluateur agréé au Groupe Eximmo.

Mais attention avant d'investir dans le luxe ! Si les rénovations sont trop coûteuses par rapport au prix de la maison, l'argent récupéré sera moindre. L'inverse est aussi vrai. Des rénovations trop bas de gamme dans une maison luxueuse risquent de repousser les acheteurs.

Piscine et aménagement paysager

Les piscines sont loin de faire l'unanimité parmi les acheteurs. « Ce n'est pas une bonne chose parce que souvent le nouveau propriétaire va vouloir l'enlever », note M. Breton. « La piscine creusée va ajouter de la valeur, signale pour sa part Jean Lamothe. Mais pour un investissement de 50 000 $, on va peut-être récupérer entre 10 000 $ et 15 000 $. » L'impact sur le prix de vente d'une piscine hors terre est négligeable, selon lui.

Quant à l'aménagement paysager, mieux vaut éviter de se démarquer des voisins. « Si tout le monde a des aménagements standards, n'allez pas en mettre plus, vous ne récupérerez pas l'investissement, prévient M. Goudreau. Les gens ne veulent pas payer pour ça... »