Bien des gens acquièrent une habitation avant que sa construction ne soit commencée. On dit alors qu'ils achètent « sur plan ». Les avantages sont nombreux. Les pièges aussi. Mieux vaut prendre certaines précautions pour être heureux du résultat.

FAIRE SES DEVOIRS

Marie-Claude Giroux savait dans quoi elle s'embarquait lorsqu'elle a acquis son condo dans Hochelaga-Maisonneuve, pendant l'hiver 2013. Celui-ci était offert en prévente, avant le début de la construction. Elle l'a donc acheté sur plan. Comme elle faisait ce genre de transaction pour la deuxième fois, elle s'est moins laissé guider par l'émotion et a fait ses devoirs.

« Quand j'ai acheté mon condo précédent dans la Petite Italie, c'était ma première expérience avec des promoteurs et j'étais intimidée, confie-t-elle. J'ai eu droit à une seule visite de chantier, à une semaine de la livraison. Stressée par le déménagement, j'ai accepté certaines choses pour ne pas causer de retards. La prise du câble, par exemple, n'était pas au bon endroit. Je n'ai pas insisté pour la déplacer, pour ne pas avoir à rouvrir des murs et retarder la prise de possession. D'autres n'ont pas eu la céramique qu'ils avaient choisie... »

En achetant un condo sur plan, peu après le lancement du projet, elle a bénéficié de nombreux avantages. Les prix, en effet, sont attrayants, car les promoteurs doivent vendre un certain nombre d'unités afin d'obtenir le financement d'une institution financière pour entamer la construction. Le choix est aussi plus grand. Il y a alors des condos de superficies variées, à différents étages, avec des vues plus ou moins belles, etc.

UN CHOIX ÉCLAIRÉ

Marie-Claude Giroux se sentait à l'étroit dans son condo de 640 pi2 quand elle s'est intéressée au projet VAM, d'une trentaine de condos, avec une terrasse commune et des potagers sur le toit.

« Je me suis renseignée sur le promoteur et j'ai vu ce qu'il avait déjà construit. Avant de choisir mon unité, je suis allée sur place quatre ou cinq fois, à toute heure du jour, matin et soir », dit-elle.

« C'est difficile, quand on achète en hauteur, de s'imaginer si un immeuble voisin va cacher notre vue ou si notre chambre sera au niveau du lampadaire, précise-t-elle. Il faut essayer de visualiser la vue qu'on aura. Pour moi, c'était important de voir le mât du Stade olympique et les couchers du soleil de mon appartement. J'ai choisi mon condo en conséquence, et je suis servie ! Le mât du Stade est vraiment encadré dans la fenêtre de ma cuisine. Cela a été une belle surprise architecturale. C'est le "wow" du condo ! »

QUATRE VISITES DE CHANTIER

On lui avait dit qu'il y aurait des visites de chantier à différentes étapes de la construction ainsi qu'un déjeuner au tout début afin d'établir un contact avec l'équipe. Elle a eu droit, dans les faits, à quatre (!) visites de chantier. « Cela m'a rassurée », dit-elle.

« Regarder des plans sur papier, c'est une chose, mais de voir les pièces, cela m'a permis de me préparer. En sachant où se trouvait la plinthe dans le salon, par exemple, j'ai pu acheter un divan de la bonne grandeur. »

Elle a aussi pu faire apporter certaines corrections. « J'avais demandé, en supplément, qu'une lumière soit installée au-dessus du meuble-lavabo de la salle de bains, explique-t-elle. Cela n'avait pas été fait, mais à quatre ou cinq mois de la livraison, cela a pu être effectué sans problème. »

Il y avait encore amplement de temps pour remédier à la situation.

LES ASTUCES DE MARIE-CLAUDE GIROUX

TOUT PHOTOGRAPHIER



Lors des visites de chantier, elle a tout photographié : les plinthes de chauffage, les prises électriques, l'isolation au bas des portes et autour des fenêtres avant la pose du gypse, etc. Une fois à la maison, elle a scruté les photos à tête reposée et les a montrées à ses amis.

AVOIR UN INTÉRIEUR LUMINEUX



Elle a judicieusement choisi l'orientation de son premier condo, déboursant 3000 $ de plus pour qu'il soit ensoleillé. Elle n'a jamais regretté ce choix et a vendu son unité en deux semaines. En coin, son nouveau condo est baigné de lumière.

SE FAIRE ACCOMPAGNER

Mme Giroux était seule lorsqu'elle a choisi les planchers, les armoires, la céramique de son premier condo. Pour le second, elle a demandé à sa meilleure amie de l'accompagner. Résultat : elle a été moins émotive et a choisi des matériaux plus nobles, plus neutres, en fonction d'une revente possible dans cinq ans.

CHOISIR LES BONS AJOUTS

Les ajouts offerts en option peuvent vite faire grimper la facture. Mme Giroux a été très sélective. Un plan de travail en quartz dans la cuisine fait une différence lors de la revente, croit-elle. Elle a opté pour une douche et une baignoire séparées, et a fait installer une lumière au-dessus du meuble-lavabo.

ÊTRE FLEXIBLE

Il faut être ouvert au changement et ne pas s'attendre à ce que tout soit parfait. Des imprévus surviennent couramment en cours de construction. Une prise peut ne pas pouvoir avoir été installée là où on le pensait, a constaté Mme Giroux. Il faut savoir gérer les surprises.

ACCEPTER LES DÉLAIS

Marie-Claude Giroux avait prévu un endroit où habiter si la prise de possession était retardée de quelques mois. Elle était aussi consciente que même après avoir emménagé, elle recevrait la visite de différents ouvriers pour refaire certains travaux (plancher, céramique, gypse...).