On a bien joué dehors, bien mangé, bien profité du feu, mais c'est fini... jusqu'à la semaine prochaine! À quelle température devrait-on fixer le chauffage quand on quitte le chalet pour quatre ou cinq jours?

«La température devrait être maintenue à au moins 10 °C pendant les périodes d'absence», répond Liliane Nicolas, éco-conseillère chez Archibio, organisme à but non lucratif voué à l'habitation respectueuse de l'environnement. Pour éviter, entre autres, les problèmes liés aux surplus d'humidité (condensation et moisissure). «Puisque l'air froid peut contenir moins d'eau que l'air chaud, explique-t-elle, le taux d'humidité relative grimpe dans le chalet au fur et à mesure que la température chute. Par exemple, un taux d'humidité relative de 35% à 22 °C grimpe à 50% si le même air descend à 16 °C, selon les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Maintenir la température à 10 °C permet également de regagner une température confortable assez rapidement la fin de semaine suivante.»

Aérer

Pascal Cabana, expert en bâtiment chez Legault-Dubois, estime qu'on peut sans souci baisser le thermostat à 18 °C. «Mais en deçà de 18 °C, disons à 15 °C, il faut d'abord faire chuter le taux d'humidité relative, au moins sous les 40%. On y parvient en renouvelant l'air intérieur: avec l'échangeur d'air, l'extracteur de salle de bains, la hotte de cuisine, ou encore en créant un courant d'air au moyen de fenêtres ouvertes.»

Lorsqu'on occupe un chalet à plusieurs personnes, on génère beaucoup d'humidité avec les douches, la cuisine et la respiration, sans oublier la neige qui colle aux bottes et qui mouille les mitaines. «Le risque, en abaissant la température à la fin du week-end sans se soucier de l'humidité, c'est qu'il y ait condensation dans le bas des fenêtres et peut-être sur les murs, ce qui peut endommager le bâtiment», explique M. Cabana.

Si le chalet est pourvu d'un échangeur d'air, M. Cabana conseille, en l'absence des occupants, de le faire fonctionner sur le mode «gestion de l'humidité». «Les autres modes, comme échange continu ou échange intermittent, sont inutilement plus coûteux énergétiquement pour un bâtiment inhabité», explique-t-il. Si l'échangeur n'a que les modes «On» et «Off», on peut lui ajouter un hygrostat (appareil de contrôle de l'humidité), une opération simple et peu coûteuse.

Fermer l'entrée d'eau

«Il est prudent de fermer l'alimentation en eau, ajoute Liliane Nicolas, même si la température est maintenue au-dessus du point de congélation, car on n'est jamais à l'abri d'une panne de courant. Parallèlement, il ne faut pas oublier de vidanger la tuyauterie! Lorsqu'on part pour tout l'hiver, il est aussi recommandé de verser de l'antigel à plomberie dans les tuyaux, mais cette démarche n'est pas nécessaire pour une absence de cinq jours.»

Éclairage

Un éclairage intermittent, en l'absence d'occupants dans le chalet, peut dissuader les voleurs et ne coûte presque rien en énergie. «Comme les luminaires allumés produisent de la chaleur, ils contribuent à chauffer le bâtiment», fait valoir M. Cabana. On peut également relier la radio à une minuterie, demander à un voisin de confiance de garer sa voiture dans l'entrée, de ne pas laisser s'accumuler le courrier, etc.

«Communiquez avec votre assureur, conseille Sylvie Demers, chez TD Assurance, afin de connaître les détails spécifiques de votre police d'assurance. Branchez la plomberie et le système de chauffage à une station d'alarme. Retirez tous les objets de valeur du chalet, au moins ceux qui sont à la vue. Et verrouillez les portes et les fenêtres.»