Le prix des maisons ne cesse de grimper dans la grande région de Québec, à tel point que ceux qui ne sont pas encore propriétaires doivent faire de sérieux compromis pour arriver à s'en acheter une. Si vous n'avez pas le coeur à rénover, vous devrez vous éloigner de la ville. De plus en plus.

L'achat d'une première maison relève parfois d'un coup de coeur parce que c'est LA maison de nos rêves. Souvent d'un coup de tête parce que le loyer est trop élevé, que le logement est trop petit avec le bébé qui s'en vient, que ce serait mieux d'avoir une cour bien à soi.

Lorsqu'on regarde le prix moyen des maisons unifamiliales, ce ne sont pas tous les jeunes couples qui sont capables de se payer une hypothèque à une telle hauteur pour leur première maison, avec un revenu familial moyen de 80 000 $.

Certains vont jeter un oeil sur les villes de banlieue éloignées pour diminuer la facture de l'achat.

Robert et Marie ont choisi une voie moins liée aux émotions que celle de l'achat à tout prix. Ils ont préféré économiser davantage pour une mise de fonds plus élevée et une hypothèque moins lourde que ce que leur proposaient les conseillers des institutions financières. Depuis longtemps, ils amassent leur pécule et devraient habiter leur première maison dans un an environ.

« Nous sommes allés à la banque après avoir vérifié le prix des maisons sur le marché, précise Marie. On cherchait quelque chose avec un prix mensuel raisonnable. On s'est fait dire qu'il nous faudrait au moins 15 000 $ comme mise de fonds. On a commencé à mettre de l'argent de côté à chaque période de paye. Nous ne l'avons pas encore au complet et on vise plus haut comme mise de fonds. »

Bien planifier

C'est un important exercice de planification budgétaire, car il faut être capable de payer la nourriture, l'essence pour l'automobile, les vêtements et tout le reste. Pour ce jeune couple, pas question d'être serré à la gorge par une hypothèque et de ne plus avoir les moyens de vivre pendant des années.

« Nous avons choisi le secteur en fonction du prix, ajoute Marie. On ne veut pas se mettre trop de pression avec l'hypothèque. Les prix avoisinent 250 000 $. Il nous faut mettre encore plus d'argent de côté pour une autre année. Heureusement que notre loyer n'est pas trop élevé, sinon ça serait plus difficile. »

Elle se dit étonnée par les propos de certains prêteurs qui affirment qu'il vaut mieux acheter maintenant au lieu d'engranger trop pour la mise de fonds, car les prix des maisons continueront de grimper. Mais pour le couple, pas question de céder à la tentation. Rien ne sert d'être émotif, la logique prime.

Trop cher par mois

« C'est bien beau quant à la banque, on nous dit qu'on peut nous prêter 260 000 $, poursuit-elle. Ça nous coûtera trop cher par mois, même si on nous fait miroiter que la première année, ça nous coûtera tant à cause des taux ouverts. Lorsqu'on reprend les chiffres en tenant compte de notre réalité, ça n'a pas de bon sens. »

Elle raconte alors l'histoire de quelques amis qui se sentent pris à la gorge par leur hypothèque. Ils doivent reporter une réparation sur l'automobile pour faire le paiement mensuel ou pensent à demander un autre prêt pour arriver. La vie continue en dehors de l'hypothèque, dit-elle. « C'est super beau d'avoir une maison, mais nous préférons attendre un peu même si nous avons vraiment hâte de partir. On préfère prendre notre mal en patience. »