Le temps est venu d'habiller vos arbres et arbustes. Ceux, en fait, qui gardent leur feuillage tout l'hiver. C'est le cas, par exemple, des conifères dont les thuyas et la plupart des rhododendrons.

Mais attention! Il n'est pas nécessaire de les protéger tous. Contentez-vous simplement de ceux qui sont non rustiques ou pour zones non compatibles, exposés aux vents dessiccatifs (ou desséchants) du sud-ouest, susceptibles d'encaisser une charge brutale de neige depuis la toiture, d'être bombardés de neige soufflée ou de recevoir de la rue de l'embrun salin.

L'embrun, explique le conférencier et chroniqueur horticole du Soleil, Larry Hodgson, est une sorte de nuage salin produit par le mouvement des roues des automobiles dans les sels routiers de déglaçage. Le «poudrin» peut se poser sur le feuillage et les bourgeons, et les brûler.

Pour le reste de vos arbres et arbustes donc, retenez-vous. Ils peuvent normalement se suffire à eux-mêmes. Ce faisant, ménagez vos énergies et matériaux.

«De nombreuses gens croient qu'on enveloppe les végétaux pour les protéger du froid. Or, le froid ne les incommode pas du tout», assure Jean Saint-Hilaire, conseiller en horticulture ornementale chez Hamel Votre espace vert de Québec. Ils se seront au reste préparés à hiberner depuis la fin août.

En revanche, si vos arbustes sont à feuilles caduques, vous pouvez les ligoter, mais sans compression excessive. Pourvu, cependant, que leurs feuilles soient tombées et que celles qui restent aient leur couleur d'automne.

Pruche

Dans la nature sauvage, la pruche du Canada ou indigène ne pousse que dans les sous-bois ou un environnement ombragé, toujours à l'abri du vent.

«Si vous en avez un chez vous et que toutes ces conditions sont réunies, laissez-le à lui-même. Mais s'il est à la merci du vent du sud-ouest, établi près de la rue ou sous un versant du toit contre la maison, c'est une autre paire de manches», précise le conseiller en horticulture.

Les lilas et les viornes, d'un autre côté, sont des arbustes très résistants. À moins qu'ils soient près de la rue, ils n'ont d'ordinaire pas besoin de protection.

M. Saint-Hilaire trouvera sans doute extravagant, voire inutile, d'habiller un caraganier de Sibérie (zone 2), non exposé à la dessiccation, ni mis en péril par la neige ou l'embrun, au seul motif de le garantir contre le froid. «S'il y a un arbre qui s'en moque ici, c'est bien celui-là», tranche-t-il.

Réduire l'effet du vent

L'objectif, en fait, est de donner de la misère au vent ou d'en réduire considérablement l'effet. À cette fin, on disposera quelques piquets ou tiges de bois en tipi. On les bardera de jute ou d'un géotextile blanc spécialement destiné à cette fin. On fixera l'un ou l'autre au moyen d'une agrafeuse.

À moins que ce soit une clôture à neige qui serve d'armature ou de support. On respectera toutefois une certaine distance par rapport au plant. Le bout des branches ne sera qu'effleuré.