De nombreux revêtements de sols et papiers peints commercialisés aux États-Unis comportent des produits chimiques toxiques, comme le plomb, le cadmium ou des phtalates, souvent déjà interdits dans les jouets, affirme mardi une étude menée par une organisation écologique.

«Le public doit savoir qu'il n'y a aucune restriction à l'utilisation de composants chimiques dans les produits de bricolage et d'aménagement de la maison», affirme Jeff Gearhart, chercheur à l'Ecology Center qui a publié cette étude.

Dans cette enquête, 1000 échantillons de revêtements de sols et 2300 types de papiers peints ont été testés pour déterminer leur teneur en composants chimiques connus pour avoir des liens avec l'asthme, le système nerveux, le système reproductif, le foie et des cancers.

Les résultats de l'enquête montrent que la plupart des revêtements de sol en vinyle contiennent jusqu'à quatre types de phtalates (utilisés comme plastifiants) déjà interdits dans les jouets et articles pour enfants.

Les phtalates qui entrent dans la composition des matières plastiques pour les rendre plus flexibles, ont, en concentration élevée, des effets sur la baisse de la fertilité, des malformations, la mortalité foetale chez les animaux.

Deux tiers des revêtements en PVC (polychlorure de vinyle) testés dans l'enquête contiennent des organo-étains, des molécules contenant un atome d'étain, qui peuvent avoir un impact sur le système immunitaire et reproductif.

Quelque 5% de tous les revêtements de sol analysés présentaient du plomb.

Pour les papiers peints, la vaste majorité (96%) étaient revêtus d'un film de PVC pouvant contenir des phtalates, déjà interdits dans les produits pour enfants.

Plus de la moitié (53%) des papiers peints avec du PVC contenaient également des traces d'un ou plusieurs composants chimiques toxiques comme le cadmium, le plomb ou le chrome.

«Nos tests montrent que les composants chimiques toxiques sont partout dans les produits d'aménagement de la maison. Si on ne les accepte pas dans nos jouets, pourquoi les accepterait-on dans nos sols ?», a affirmé Jeff Gearhart, de l'Ecology Center, qui réclame une réforme de la Loi sur le contrôle des substances toxiques (TSCA).