Pas facile de construire vert à Montréal.

Rune Kongshaug n'a pas réussi à convaincre une seule institution financière d'investir dans son projet; tout le financement de la Maison productive provient donc de sources privées et personnelles.En plus, il a dû assumer des coûts supplémentaires importants parce que les services municipaux l'ont obligé à traiter son projet comme une «restauration majeure» plutôt qu'une reconstruction, ce qu'il est en réalité, puisqu'il ne reste qu'un bout de fondations et les murs inutiles en structure de l'ancien bâtiment.

Et il a fallu qu'il obtienne un permis d'entrepreneur général de la Régie du bâtiment du Québec, après avoir subi les examens nécessaires, parce que le monde de la construction est extrêmement réticent à sortir des sentiers battus et que l'architecte n'arrivait pas à trouver les ressources professionnelles nécessaires pour mener à terme son projet.

Monsieur Kongshaug n'a pas réussi non plus à intéresser à son projet novateur les organisations publiques ou gouvernementales et n'a obtenu aucun appui de leur part.

Au bout du compte, toutes ces tracasseries se sont traduites par une extension dans les délais de construction et un surcoût d'environ 30 p. cent, qui n'affecte pas la valeur marchande des propriétés étant donné leur capacité de production de valeur dont ne tient pas compte une évaluation plus traditionnelle.

Et cette expérience a également produit, pour le promoteur, une riche expérience de construction et d'organisation qu'il entend utiliser dans ses prochains projets qui prolongeront la Maison productive.

Déjà, il s'est tricoté un réseau d'entrepreneurs intéressés à la construction verte. Et, avec la Maison productive en preuve, il est en discussions avec des instances publiques et parapubliques pour un deuxième projet.