La neige se dissipe normalement. Néanmoins, les assureurs sont sur les dents. Ils craignent une fonte accélérée ce printemps, aggravée par des précipitations abondantes. Alors, il pourrait s'ensuivre un grand nombre d'infiltrations d'eau dans les maisons. Par les fondations, notamment. «Les effondrements de toits sont derrière nous. Ce sont maintenant les dommages par la pluie et la fonte que l'industrie appréhende», raconte Alexandre Royer, conseiller en affaires publiques au Bureau d'assurance du Canada (BAC).

La neige se dissipe normalement. Néanmoins, les assureurs sont sur les dents. Ils craignent une fonte accélérée ce printemps, aggravée par des précipitations abondantes. Alors, il pourrait s'ensuivre un grand nombre d'infiltrations d'eau dans les maisons. Par les fondations, notamment. «Les effondrements de toits sont derrière nous. Ce sont maintenant les dommages par la pluie et la fonte que l'industrie appréhende», raconte Alexandre Royer, conseiller en affaires publiques au Bureau d'assurance du Canada (BAC).

 Pour le moment, trouve de son côté Stéphane Mailhot, directeur des communications chez Desjardins Groupe d'assurances générales (DGAG), il n'y a pas lieu de se tourmenter.

 «Mais si des pluies abondantes et prolongées s'en mêlaient, l'introduction de l'eau par les fissures des fondations - spécialement si la pente des terrains est faible ou à contresens de la rue - et les refoulements d'égout seront à redouter», détaille M. Mailhot.

 Sans compter, s'inquiète-t-il, les piscines, les cabanons et les terrasses qui pourraient fléchir sous le poids de la neige mouillée. Tout comme les noues, à la rencontre des toits aigus des maisons neuves où se trouveraient encore de gros ourlets de neige, et dont les joints d'étanchéité se disjoindraient. Dans ce cas, de l'eau passerait dans l'entretoit, descendrait dans la laine isolante jusqu'au gypse des plafonds.

 Plein les bras

 En attendant, les assureurs n'en ont pas moins plein les bras. Car les réclamations pour des infiltrations par les toitures, souvent libres de neige à présent, sont nombreuses.

 Ce sont les barrages et lits de glace, de formation ininterrompue depuis l'automne, qui ont donné lieu aux dommages les plus communs. Leur fonte contre le toit produit de l'eau qui s'introduit, par succion ou capillarité, sous les bardeaux, puis s'insinue finalement dans la maison.

 La glace, dans ce cas, résulte d'un entretoit mal isolé ou mal aéré. Les colonnes d'aération peuvent, par exemple, avoir été longtemps enfouies sous la neige. La chaleur, dans l'entretoit, est alors restée captive.

 Cette chaleur, selon Mario Grondines, inspecteur en bâtiment au service d'Habitation Expert-Conseil de Loretteville, peut aussi provenir de la cheminée «préfab» ou de sorties, directement dans l'entretoit, de hottes de cuisinière ou de ventilateurs de salles de bains. Ou de tuyaux d'évacuation d'air chaud isolés.

 «Chose certaine, dans le sud-ouest du Québec, en matière de réclamations, c'est l'enfer», relate Claude Lachance, directeur et coordonnateur en indemnisation chez ING Canada. Cependant que la région de Québec entre, à présent, dans la danse.

 Pendant la fin de semaine du 29 mars, l'assureur a dû recourir à une brigade d'urgence de cinq estimateurs de Québec, car ceux de Montréal ne suffisaient plus à la tâche.

 «On peut régler par téléphone une réclamation pour arrachement de bardeaux par le vent. Mais, pour les infiltrations, c'est une autre paire de manches. Il faut un examen fouillé pour établir les circonstances et évaluer les dommages», détaille le chef de service.

 Cependant, dans la région de Québec, croit-on chez ING Canada, les réclamations devraient être en moindre nombre, «car les gens avaient le réflexe de déneiger». De nombreux particuliers, se félicite Stéphane Mailhot, se sont, en effet, donné cette peine.

 M. Lachance ne prévoit pas moins que les services d'estimation des assureurs à ce chapitre, dans la région de la Capitale-Nationale, ne fourniront pas au cours des prochaines semaines. Ce qui pourrait avoir pour conséquence de doubler le temps généralement imparti - soit de 30 à 45 jours - pour le règlement d'une réclamation.