Profitez du soleil d'hiver, au sud, pour soulager, ne serait-ce qu'un peu, votre facture de chauffage, propose Wendy Pollard, conseillère en recherche et diffusion de l'information à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Profitez du soleil d'hiver, au sud, pour soulager, ne serait-ce qu'un peu, votre facture de chauffage, propose Wendy Pollard, conseillère en recherche et diffusion de l'information à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

 Votre maison est pourvue de fenêtres énergétiques ou à faible émissivité? Alors, laissez entrer librement la lumière, même si le ciel est nuageux. Spécialement, entre 9h et 15h.

 Levez les stores, montez la toile opaque, ouvrez les tentures ou les rideaux. Le cas échéant, ne laissez pas vos persiennes ou vos lamelles pare-soleil escamotables fermées. Car même si vos fenêtres présentent un coefficient d'isolation (R4,2 minimum) bien moindre que les murs (R20 et plus), elles admettent plus de chaleur qu'elles n'en perdent. Le gain est net.

 «En fait, elles reçoivent plutôt des ondes solaires de haute fréquence qui se convertissent en chaleur lorsqu'elles passent dans la masse composée de corps solides tels le plancher, les murs, la maçonnerie et les meubles», précise Mme Pollard.

 Aussi, la masse fait-elle provision de chaleur qu'elle libère ensuite à la faveur de la nuit, par exemple. Cette chaleur circulera dans la maison par convection naturelle ou sera entraînée par la soufflerie du système de chauffage. Elle viendra lécher le vitrage des fenêtres, mais en vain. Car la pellicule réfléchissante interne l'empêchera de fuir. C'est le principe de la faible émissivité (low-E).

 L'hiver, du fait qu' il est plus «bas» dans le ciel, le soleil projette aisément ses rayons contre les fenêtres verticales. Il a le champ libre. Ce faisant, continue Wendy Pollard, il contribue à diminution des frais de chauffage et d'éclairage. Il en arrache toutefois contre les fenêtres inclinées, en saillie, horizontales ou en retrait.

 En revanche, si leur pourtour n'est pas hermétique ou si leur chambranle en PVC ou en aluminium laisse fuir la chaleur à défaut de barrages thermiques, là le gain de chaleur solaire est, en principe, sans effet.

 D'un autre côté, si le mur n'est pas franc sud, il sera tourné vers le sud-est ou le sud-ouest. Qu'importe, «vous pouvez faire agrandir - avec le feu vert de votre municipalité - une ou des fenêtres de sorte qu'elles captent plus de soleil», suggère la conseillère de la SCHL. Leur vitrage sera cependant sans carreaux, car les joints et lignes de rupture potentielles proliféreraient.

 Par ailleurs, si vous habitez une maison en rangée et que le mur sud soit contingu à l'habitation voisine (donc sans ouverture), ou que des édifices en hauteur jettent sans cesse leur ombre tout autour de la vôtre, faites au moins en sorte que vos fenêtres soit bien scellées et sans déperdition de chaleur. De même, si vous habitez une maison ancestrale que vous ne pourriez modifier, de peur qu'elle perde son caractère.

 Complément

 D'une autre part, si une fenêtre au rez-de-chaussée est surmontée d'une marquise ou d'un long «auvent» permanent, la durée d'exposition au rayonnement solaire sera plus courte. Ce qui est également le cas pour les galeries adossées à la façace et surmontées d'un avant-toit. Car durant la descente du soleil à l'automne et sa montée progressive avec le solstice d'hiver, l'ombre voilera les ouvertures. Ce, par opposition à un débord de toit normal.

 «Un auvent qu'on puisse enlever l'automne est préférable. Fixe, il n'est efficace que l'été. L'hiver, il empêche les gains de chaleur passive», déclarait un un universitaire lors du dernier salon Contech, vitrine des technologies nouvelles du bâtiment et des matériaux de construction dernier cri, qui a eu lieu dernièrement à Québec.

 Savoir se servir de la lumière

 L'hiver, pour être bien chez soi et réduire ses dépenses de chauffage, on fait les yeux doux au soleil. L'été, de peur de suffoquer dans la maison, on s'arme contre lui.

 Le débord de toit ou larmier est au premier rang des moyens subtils de défense contre le rayonnement, l'été. S'il est assez long, il ombre tout le vitrage des ouvertures lorsque le soleil est à son zénith. De même que les auvents de toile de fenêtre et de terrasse. Les ouvertures au sud sont assez faciles à ombrager. Mais à l'est et à l'ouest, c'est une autre histoire, d'après la SCHL.

 Puis, il y a les gros arbres à feuilles, à proximité des maisons, qui donnent du fil à retordre aux rayons solaires qui, autrement, darderaient les murs et le toit. L'automne, perdant leurs feuilles, ils rétablissent le soleil dans ses droits.

 «En plus de fournir de l'ombre, les arbres réduisent le besoin de climatiser l'habitation en refroidissant l'air par l'évaporation des feuilles», peut-on lire dans Capter le soleil, techniques solaires passives et modèles de maisons de la SCHL, avec le concours de Ressources naturelles Canada.

 D'un autre côté, le jour, on fermera les persiennes ou les lamelles extérieures pare-soleil. À moins que ce ne soient des volets isolés du dernier cri Josuma (Québec). Autrement, dans la maison, on baissera les toiles, on fermera les tentures ou les stores jusqu'au soir.

 Lorsqu'il y en a, le vent vient chasser la chaleur. Pour cela, on ouvrira les fenêtres de murs opposés. Dans la direction du vent, cependant.

 Par ailleurs, un certain rafraîchissement est possible par effet de cheminée. L'air, un peu plus frais le soir, entre par l'ouverture inférieure d'une fenêtre, forçant l'air chaud à sortir par le battant ouvert du haut. À moins qu'on en ouvre une au rez-de-chaussée d'où vient le vent, puis une autre à l'étage.

 Enfin, si vous vous faites bâtir une maison, suggère la SCHL, exigez que la cuisine soit au sud ou à l'est. «Dans la plupart des maisons, spécialement si elle comprend un coin-repas, la cuisine est une zone d'activité». Il y aura du soleil tôt le matin au petit déjeuner, tandis qu'on n'aura pas à préparer le souper, le soir, du côté le plus chaud de la maison.

 Et comme la plupart des belles salles à manger ne sont utilisées qu'occasionnellement, et le soir de surcroît, il vaut mieux les mettre au nord.

 Quant au puits de lumière ou lanterneau, il donne un peu de ciel à une pièce. À moins qu'il ne vienne éclairer une cage d'escalier ou une salle de bains sans fenêtres. Ce ne sont là que ses seuls avantages, semble-t-il.

 Car, selon la conseillère en recherche et diffusion de l'information de la SCHL, Wendy Pollard, le lanterneau, parce qu'incliné ou horizontal, ne donne pas vraiment lieu à des gains de chaleur passive l'hiver. Alors que l'été, il est un agent de surchauffe.