Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente

Georges Pagé était visionnaire, en 1951, lorsqu’il a acheté une ferme d’une personne de sa parenté, dans la paroisse de Saint-Sauveur.

N’ayant pas beaucoup de talent pour l’agriculture, il a fait faire un plan cadastral de la vaste propriété, veillant à ce qu’elle soit divisée en plusieurs lots. Par la suite, il a toujours refusé de vendre le plus beau terrain, situé tout en haut du Domaine Pagé avec une vue exceptionnelle sur la vallée, le réservant à sa fille unique France. Celle-ci a grandi, s’est mariée en 1971, puis a soigneusement planifié avec son mari André la construction de la maison de leurs rêves, là-haut, où ils ont élevé leurs trois enfants et vu grandir leurs cinq petits-enfants.

« Je marche par coup de cœur », révèle France Pagé, qui ne s’est jamais habituée à vivre à Montréal. Elle avait consenti à y habiter la semaine, au début de leur union, mais la venue de leur deuxième enfant (et l’adoption d’un énorme chien) a précipité leur décision de s’établir à temps plein au domaine. Ils ont loué une maison en attendant de faire construire leur résidence, qu’ils désiraient chaleureuse.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

De leur maison, les propriétaires aperçoivent entre autres le Mont-Habitant et la Vallée de Saint-Sauveur.

C’était au milieu des années 1970, quand plusieurs se faisaient bâtir des maisons canadiennes ou de type chalet suisse. En feuilletant une revue française, Mme Pagé a eu un coup de cœur pour une maison normande.

« On cherchait une maison chaleureuse, à l’extérieur et à l’intérieur, pour élever notre famille, explique son mari. Ce type de demeure répondait à nos attentes. J’ai fait des recherches sur les particularités des maisons normandes, parce qu’elles ont un toit spécial. Un ami designer a conçu la maison, qu’on a fait bâtir en 1977. »

Ils ont conservé la photo qui leur a servi d’inspiration. Et ils sont encore ravis de l’architecture singulière de leur résidence, qui leur permet de profiter de leur position privilégiée.

« On a 11 portes françaises dans la maison, que ce soit dans le salon, la salle à manger, la cuisine, la salle familiale, précise Mme Pagé. On s’est toujours cru dehors, 12 mois par année. On vit dans la nature. La vue est exceptionnelle. On voit la vallée de Saint-Sauveur, le clocher de l’église, les pistes de ski du Sommet Saint-Sauveur, du Sommet Olympia. On ne peut pas voir le coucher du soleil, mais il se reflète dans la vallée. Les montagnes sont à moitié roses. C’est de toute beauté ! »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

De nombreuses portes françaises permettent d’admirer la nature et la superbe vue sur les environs.

La maison a longtemps grouillé d’activité. « Nos cinq petits-enfants, qui ont de 17 à 22 ans, ont passé leurs week-ends ici, parce qu’on est près des pistes de ski, indique la copropriétaire. À la relâche, ils arrivaient le dimanche et ils repartaient le dimanche suivant. Les parents se relayaient. Les jeunes venaient aussi l’été, parce qu’on a une piscine. Il y avait de la place pour tout le monde. »

Les petits-enfants, qui ont grandi à leur tour, viennent beaucoup moins souvent. Trois des quatre chambres, à l’étage, sont rarement occupées. « C’est trop grand et comme tout le monde, on vieillit, constate Mme Pagé. À deux ou trois occasions par année, on se retrouve tous les 12. Le reste du temps, on va rarement dans le salon et la salle à manger. On reste dans la salle familiale, qui est très spacieuse. Inévitablement, le terrain aussi est trop grand et on n’utilise pas la piscine. On ne la chauffe même plus. »

Ils ont certes un pincement au cœur à l’idée de vendre leur résidence, afin qu’une autre famille en profite.

Ils envisagent toutefois l’avenir avec optimisme, puisqu’ils demeureront dans le domaine Pagé… à l’endroit même où ils ont habité avant de faire construire leur maison normande. Dans l’habitation qu’ils se feront bâtir, toutes les pièces se trouveront sur un seul étage, au rez-de-chaussée. Il y aura aussi un rez-de-jardin, où pourra habiter quelqu’un lorsqu’ils auront besoin d’aide.

« On change simplement de format, précise la propriétaire. On l’appelle notre futur CHSLD. On s’organise pour ne pas aller en institution. »

Ils sont loin de dire adieu aux rassemblements de famille. À sa petite-fille, qui étudie en Angleterre et qui a de la peine à l’idée de perdre sa deuxième maison, France Pagé a d’ailleurs fait une promesse : il y aura toujours de la place pour 12 autour de la table !

La propriété en bref

La demeure, située au 75 chemin du Domaine-Pagé, compte quatre chambres à l’étage, trois salles de bains et une salle d’eau. Un foyer à bois se trouve dans le vaste salon ouvert sur la salle à manger qui communique avec la cuisine. Un second foyer réchauffe la chambre principale, à l’étage, qui a aussi accès à un spacieux balcon. Le sous-sol est partiellement aménagé et compte beaucoup de rangement.

  • Prix demandé : 895 000 $
  • Année de construction : 1977
  • Superficie habitable : 3024 pi⁠2 (280,9 m⁠2)
  • Superficie du terrain : 38 081 pi⁠2 (3537,8 m⁠2)
  • Évaluation municipale (2022) : 542 700 $
  • Impôt foncier (2021) : 3099 $
  • Taxe scolaire (2021) : 487 $
  • Courtier immobilier : Nadia Maltais, Sotheby’s International Realty Québec
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